Les prix des légumes et des viandes ont encore pris une envolée durant ces derniers jours de ramadan. Depuis mercredi dernier, les marchands de légumes semblent s'être donné le mot pour frapper fort à deux jours de l'aïd. «C'est la folie des prix et les commerçants sont sans scrupules et sans cœur, ils nous sucent jusqu'à la dernière goutte de notre sang. Ce ramadan nous a complètement vidés, on pensait que les prix des légumes s'étaient stabilisés, mais voilà qu'à quelques jours de l'Aïd, l'angoisse du marché nous renoue l'estomac», dira une mère de famille. En effet, au marché de Medina J'dida, comme d'ailleurs tous ceux de la ville d'Oran, les prix étaient fort élevés, hier. La pomme de terre était cédée entre 65 et 7O DA, la carotte à 55 DA, les navets à 100 DA, la tomate à 60 DA, les oignons à 5O DA, les aubergines à 30 DA et le poivron à 70 DA. Ces prix auront surpris plus d'une ménagère et plus d'un père de famille, qui n'ont pas trouvé mieux que de rouspéter tout en faisant leurs courses. «Où sont les services de contrôle? Qui est chargé de réguler les prix? Pourquoi fait-on la sourde oreille à nos cris de détresse et pourquoi aussi ferme-t-on les yeux sur ce qui se passe dans les marchés?», s'interrogera B. Mohamed, un père de famille qui dit avoir été obligé d'emprunter de l'argent pour assurer les frais de ce mois sacré, connu d'ailleurs pour être le mois de toutes les dépenses. Houaria, mère de deux enfants dira quant à elle: «Lundi dernier, le prix de la pomme de terre variait entre 40 et 45 DA, le mardi entre 50 et 55 DA et jeudi, c'est entre 65 et 70 DA. Chaque jour, les prix augmentent, ce qui est anormal. Même l'oignon qui était à 20 ou à 30 DA durant le mois de ramadan, il est passé à 5O DA. Les légumes de base pour la préparation de la «hrira» ont, eux aussi, enregistré une hausse. Ces commerçants semblent nous pousser à faire une grève de la faim, en ces derniers jours de ramadan.» Une autre mère de famille, travaillant comme vacataire à la commune d'Oran, dira pour sa part: «J'ai fait un tour dans le marché et je retourne bredouille, j'ai acheté de quoi préparer une soupe et je ne peux pas me permettre un plat de résistance. D'ailleurs, j'ai été obligée de déposer mes bijoux à la banque pour pouvoir acheter les habits de l'Aïd à mes trois enfants et comme un malheur ne vient jamais seul, la paye de ce mois-ci a été retardée.» Il faut savoir aussi que cette flambée des prix des légumes a été suivie par une hausse des prix des viandes. Le poulet est cédé à 370 DA le kilogramme, la viande ovine entre 900 et 1.000 DA et même la viande surgelée a connu une hausse. La viande hachée congelée, à titre d'exemple, se vend à 550 DA le kg. «Je n'ai mangé que de la viande congelée durant ce mois et même le poisson que j'ai consommé ma famille et moi, mises à part les sardines, était congelé. Mais ces derniers jours, je vais me passer de toute sorte de viande, c'est tout juste si je peux me payer des légumes, pour la chorba et la makouda», lancera une femme au marché de Medina J'dida.