Hier, les élèves de 5e année primaire étaient appelés à composer à l'examen qui leur ouvrira les portes du collège. Ils sont les premiers à ouvrir le cycle des examens de fin d'année, en attendant les collégiens et les lycéens. Dans la commune de Baba Hassan, les enfants rencontrés à l'entrée de l'école primaire Raya 1, transformée en centre d'examen pour l'occasion, étaient accompagnés de leurs parents. Ils semblaient enthousiastes au moment d'entrer en classe. Quelques parents sont restés groupés à l'extérieur pensant peut-être que leur présence portera chance à leur progéniture. Et pourtant, ils étaient plus anxieux que les candidats. A 8h comme à midi, ces mêmes parents ont afflué devant l'établissement attendant impatiemment leurs enfants. D'ailleurs, pour connaître le contenu des sujets d'arabe et de mathématiques, certains n'ont même pas attendu de rentrer à la maison. Ils ont encombré la chaussée et leurs véhicules mal stationnés gênaient la circulation. Une fois à l'extérieur, les enfants étaient pratiquement harcelés. Qu'as-tu fait ? Comment as-tu répondu à cette question ? Etais-tu bien concentré ? sont les principales questions qui revenaient sur la bouche des parents. Les élèves, quant à eux, semblaient fatigués et certains avaient du mal à donner des détails sur les sujets du matin. « Je suis restée toute la matinée devant l'école », dira une mère rencontrée à l'extérieur de l'école primaire Ibn El Ouartilani, dans la commune de Aïn Benian. « Je lui ai donné un morceau de sucre imbibé d'eau de fleur d'oranger avant de rentrer en classe, histoire de lui rafraîchir les idées et lui porter chance, comme le faisaient nos mamans à notre époque », dira-t-elle. Une autre dira : « Je lui ai glissé mon collier fétiche pour lui porter bonheur et le rassurer que sa maman pense à lui. » « Une occasion pareille mérite encouragement et bienveillance », a-t-elle ajouté. Pour une autre maman, le stress la hante depuis déjà une semaine. Les examens la font souffrir et lui provoquent des maux d'estomac et des angoisses. A croire qu'en ces temps, les rôles se sont inversés et la peur a vraisemblablement changé de camp, puisque ce sont les parents qui, désormais, s'angoissent et transfèrent l'anxiété à leurs rejetons dès la toute première année de leur scolarité. « J'ai continuellement la crainte de voir mes enfants échouer », nous confie Fouzia, mère de Mohammed qui passe lui aussi son examen de 5e. Cette femme a fait réciter toute la nuit les cours des examens à son fils en plus d'une partie des exercices. C'est un autre stress qui attend les parents, celui des résultats. Le pire, c'est le jour de la remise des bulletins. « Nous sommes les premiers devant le portail et quasiment les derniers à quitter la cour de l'école », ont révélé les mamans rencontrées. A l'école primaire Art et Savoir, Mme Adour a accueilli les candidats dans une ambiance conviviale. Des bonbons leur ont été distribués avant l'examen, histoire de détendre l'atmosphère. La directrice a tout prévu et organisé. Toutes les surveillantes et enseignantes ont été mobilisées pour encadrer les enfants en cas de besoin, le repas, l'heure de pause, la reprise et le goûter. C'est dire qu'au niveau de tous les établissements scolaires, les moyens humains et matériels ont été mobilisés. Les salles de cours sentaient la propreté, les cours de récréation décorées de petits drapeaux. Et des policiers assuraient la sécurité et régulaient la circulation. De leur côté, les quelques enfants rencontrés à la sortie de l'examen semblaient confiants. Même si l'ambiance à la sortie des candidats était détendue et même si les enfants avaient beau rassurer leurs parents que tout ira bien, ces derniers arboraient toujours des visages inquiets. Les épreuves de l'examen de fin du cycle primaire ont débuté hier à Alger avec la participation de 61.239 élèves, selon les déclarations du wali Abdelkader Zoukh. Le coup d'envoi des épreuves a été donné à partir de la direction de l'éducation d'Alger-Centre, de l'école Mohamed-Mada à la place du 1er-Mai sous la supervision du wali. Les épreuves se dérouleront au niveau de 934 centres d'examen où sont mobilisés 1.785 encadreurs pour veiller au bon déroulement de cet examen. L'examen porte sur trois matières, à savoir la langue arabe, les mathématiques et la langue française. Dans une déclaration à la presse après le coup d'envoi de l'examen par l'épreuve de la langue arabe, Abdelkader Zoukh a annoncé l'installation d'une commission de wilaya chargée de superviser et de veiller au bon déroulement de l'examen