Où en est l'Algérie dans le processus de transition énergétique ? S'exprimant lors de la 4e conférence internationale sur la transition énergétique en Méditerranée, tenue, hier, à l'hôtel El Djazaïr, le secrétaire général du ministère de l'Energie, Ahmed Messili, a affirmé que notre pays a entamé son processus de transition énergétique dans le sillage de l'émergence d'une conscience environnementale de plus en plus importante à l'échelle mondiale. Et du spectre de la raréfaction des ressources énergétiques fossiles. Il a soutenu que la diversification de nos ressources énergétiques s'impose comme une « option stratégique » et une « préoccupation majeure ». Le même responsable a souligné que l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables ont été réaffirmées comme « priorité nationale » à la faveur de l'adoption par le gouvernement du programme national pour le développement de ces deux nouvelles activités à l'horizon de 2030. Il a expliqué que 90% de ce programme est destiné à répondre aux besoins nationaux de l'électricité alors que les 10% restants seront consacrés à la promotion et au développement des petites applications individuelles destinées aux particuliers, aux agriculteurs et aux collectivités locales. Concernant l'efficacité énergétique, il a fait savoir que le programme se focalise sur les secteurs de consommation ayant un impact significatif sur la demande de l'énergie. Il s'agit principalement du bâtiment, des transports et de l'industrie. Ce programme vise une réduction de 10% de la demande énergétique à l'horizon de 2030. Défi technologique Il a avancé que la transition énergétique pose indéniablement un défi technologique que les pays du Sud doivent relever et qui constitue la condition sine qua non pour sa réussite. Les pays de la rive sud de la Méditerranée doivent, selon lui, s'approprier les technologies propres. Le responsable du ministère de l'Energie a estimé qu'il est nécessaire de développer une coopération accrue entre les pays du Bassin méditerranéen dans le domaine de la recherche et du développement sur des thématiques très pointues relevant aussi bien de l'efficacité énergétique que des énergies renouvelables. Les échanges entre les universités et les centres de recherche dans le cadre des programmes de coopération entre les pays sont à encourager pour développer les compétences recherchées, selon le même responsable. Et pour un partenariat gagnant-gagnant, Messili a mis l'accent sur la nécessité de développer les filières industrielles locales au niveau des pays de la rive sud de la Méditerranée pour la fabrication des équipements des installations des énergies renouvelables et celles de l'efficacité énergétique, ce qui leur permettra un redéploiement à grande échelle et à moindre coût. « Notre réussite dans la concrétisation de ce vaste chantier dépendra surtout de notre capacité à communiquer entre nous et expliquer les enjeux et défis qui nous attendent et à mobiliser tous les acteurs, notamment la société civile, en vue d'instaurer un large débat autour de ce projet », a-t-il conclu. Il est à noter que cette 4e conférence internationale sur la transition énergétique en Méditerranée a été organisée par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), en collaboration avec l'Association des agences de maîtrise de l'énergie du Bassin méditerranéen, Medener.