La cité Les Bananiers, plus précisément au niveau des 800 logements, de l'immense site de Mokhtar Zerhouni était hier en effervescence. La veille, vendredi vers 21 heures, une quarantaine de familles, venues de différentes communes d'Alger-centre et sa banlieue ont squatté des immeubles en phase d'être attribués dans le cadre des logements sociaux. Hier, à midi, la tension était à son paroxysme. L'impressionnant dispositif déployé par les forces de l'ordre n'a nullement influencé ou intimidé les occupants venus de la cité Sorecal Bab Ezzouar, la Casbah, Ain Naâdja et de cette même cité. Déterminés à aller jusqu'au bout, les «indus occupants» ne comptent guère revenir en arrière. «Nous sommes là. Nous y resterons, d'autant plus que les appartements sont finis et inoccupés depuis des années. Pourquoi, donc, nous priver d'une vie digne et de conditions décentes», affirme l'un des jeunes, criant son désarroi, devant le traitement qui est réservé aux jeunes et aux familles revendiquant un logement auprès de leurs institutions communales respectives. De son côté, un sexagénaire estime que «c'est notre droit le plus absolu. Personnellement, je ne vais pas sortir quel que soit le prix à payer», a-t-il juré, ajoutant que ses conditions de vie dans la promiscuité sont des plus déplorables. «Il n'est pas question de revenir à la case départ», regrettent-ils. Une décision qui fait craindre le pire pour les locataires de la cité, bénéficiaires de la formule AADL ou autres. Dénonçant cet acte «agressif et abusif» certains locataires avouent que ce squat a été programmé par ses auteurs depuis le mois dernier. Certains se sont même déplacés pour repérer les logements inoccupés. «On ne peut tolérer une telle situation. Dans le cas échéant, on créera un précédent», affirme-t-on, soulignant que les occupants ont profité de la situation pour se caser. Tentant d'obtenir de plus amples informations, nous nous sommes adressés au bureau de gestion du site AADL. A ce niveau, un responsable nous a, à son tour, orientés vers le bureau de l'OPGI. Vaine tentative, les bureaux étant fermés le week-end. Les forces de l'ordre nous ont, pour leur part, sommés de quitter les lieux et d'aller collecter l'information ailleurs. Hier, en début d'après-midi, la situation n'a pas bougé d'un iota.