A Larbaâ Nath Irathen, localité distante d'une vingtaine de kilomètres de Tizi Ouzou, le printemps n'est pas seulement dans les prés tapissés de fleurs en pareille saison. Il sera aussi celui des livres à partir de vendredi prochain, sous la houlette d'Amirouche Malek. Celui-ci est un infatigable animateur culturel qui dirige depuis des années un café littéraire inscrit désormais dans le paysage culturel de la région. « Tafsut n wedlis » (Printemps du livre) vivra sa troisième édition. La manifestation culturelle se déroulera à Taourirt Mokrane, un des villages les plus peuplés de Kabylie dont le comité citoyen est associé à l'organisation de l'évènement sponsorisé également par l'Onda, l'Anep et le HCA. « Même si de multiples obstacles rencontrés pour l'organisation cyclique de cafés littéraires et philosophiques, le manque de soutien et les multiples embûches lors des précédentes éditions du Printemps du livre de Larbaâ Nath Irathen n'ont pas réussi à entamer sa détermination à asseoir et pérenniser cette dynamique culturelle salutaire dans une région où pareilles initiatives font cruellement défaut », estime-t-il. Néanmoins, la direction de la culture de Tizi Ouzou est partie prenante de l'événement. Conférences et débats Des communications suivies de débats autour de « l'emprunt », présentées par Djohar Wallis (écrivaine), « Jeunesse et écriture : la plume au service de l'identité », animée par la romancière HibaTayda, donneront le coup d'envoi de la manifestation. Dans l'après- midi de cette première journée, une table ronde autour de la langue tamazight : « Acu n tmazight ? amek ? melmi ? » sera animée conjointement par Mustapha Benkhemou (chercheur) et Salim Lounici (universitaire). Elle sera suivie par une intervention autour de « l'expérience éditoriale, du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) qui sera présentée par Ramdane Abdenbi, (écrivain et cadre de cette institution). « L'écriture comme questionnement du monde » de Brahim Tazaghart (écrivain et chercheur) clôturera cette première journée. Outre les interventions, une animation musicale sera assurée par des chanteurs locaux. Le jour de l'inauguration, Hocine Ouahioun, auteur compositeur, et Rabah Ouferhat monteront sur scène. Ce dernier est un enfant de la région. Très connu dans les années 1970 et 1980, il est depuis quelques années engagé dans la protection des droits des artistes. Au courant de la seconde journée, le programme débutera avec une conférence sur « le livre, vecteur de l'éducation » qui sera présentée par Ahmed Tessa qui a été récemment invité du café littéraire. Younès Adli (chercheur linguiste) prendra le relais. Il abordera « Takvaylit : Une longue à valoriser ». La troisième communication de la journée sera présentée par l'universitaire Lila Abdesselam. Son thème portera sur « L'acquisition des langues maternelles par le conte ». Le conte sera au centre des préoccupations. « Le conte dans les programmes scolaires, pourquoi est-ce si important » sera le fil conducteur de la conférence d'Amel Al Mahdi. En clôture , le volet musical sera assuré par les trois artistes Malek Kazeoui, Brahim Ath Ghovri et Takfarinas Ferhat. Un week-end en somme studieux et plaisant.