Le patronat tunisien a annoncé, vendredi dernier, qu'il soutenait le principe d'un gouvernement d'union nationale, proposé par le président Béji Caïd Essebsi, mais qu'il n'y participerait pas. L'Utica, principale organisation patronale de Tunisie, rejoint ainsi la centrale syndicale UGTT dans son refus, alors que le chef de l'Etat avait fait de la participation des deux lauréats du Prix Nobel de la paix 2015 à ce gouvernement une condition sine qua non de sa réussite. Caïd Essebsi a proposé le 2 juin la formation d'un cabinet d'union nationale face aux critiques contre le gouvernement, accusé d'inefficacité alors que le pays est en difficulté. Le chef du gouvernement Habib Essid s'est dit prêt à quitter son poste « si l'intérêt du pays l'exige », et sa possible démission fait depuis l'objet de nombreuses spéculations. L'Utica « soutient cette initiative » et juge qu'elle répond « à la situation actuelle du pays sur le plan économique et social », a indiqué le bureau exécutif du patronat dans un communiqué, à l'issue d'une réunion consacrée à l'examen de la proposition du président. Mais « participer à des gouvernements n'est pas dans la nature, le rôle ou la mission de l'Utica et (l'organisation) annonce qu'elle ne participera pas de manière directe au gouvernement d'union nationale attendu », selon le texte.