Le président de l'Observatoire national du service public (ONSP), Fouad Makhlouf, a appelé, hier, à accélérer le processus de mise en place d'une administration électronique afin de consolider davantage le service public avec toutes les facilitations et la simplification que cela procure. « L'administration électronique économiserait à l'Etat annuellement des dépenses de près de 2 milliards de dinars, d'où la nécessité d'accélérer le processus de mise en place de cette administration », a indiqué Makhlouf dans un entretien à l'APS, précisant que « le fait de privilégier la numérisation et de ne pas consommer du papier épargnerait à l'Etat des dépenses inutiles ». Pour Makhlouf, la e-gouvernance, ou ce qui est appelé administration électronique, doit être considérée comme étant une « priorité pour l'ensemble des administrations publiques dans le cadre de la numérisation ». A cet effet, la création de l'Observatoire permet d'aller vers un « diagnostic stratégique global » avec un état des lieux des services publics à travers le pays, que ce soit au niveau local, des communes, des daïras, des wilayas et central afin, a-t-il expliqué, de traiter toutes les problématiques à commencer par la simplification et l'amélioration des procédures administratives. Dans ce cadre, Makhlouf a rappelé qu'il a été institué un plan national de simplification des procédures administratives sous la conduite d'un Comité de pilotage présidé par le directeur général de la Fonction publique. Il a relevé que le bilan des actions de 2015 entrant dans le cadre de ce plan a fait ressortir qu'un « excellent » travail est en cours d'élaboration, se « félicitant » que le comité de pilotage ait réussi à réaliser 935 actions d'amélioration du service public sur 1.437 actions inscrites en 2015. Les priorités La simplification et l'amélioration des procédures administratives relèvent d'une « urgence » au sein des administrations publiques, à commencer par l'accueil du citoyen, lequel est la « priorité des priorités » a-t-il dit. Il s'est dit aussi « satisfait » d'apprendre que le comité de pilotage a élaboré un projet de charte dédiée à l'accueil du citoyen, précisant que ce projet repose sur un nombre de mesures, notamment l'aménagement des endroits convenables, pour accueillir les citoyens et la mobilisation des personnels pour des missions de contact avec les citoyens. L'Observatoire a également demandé à ce que les horaires soient aménagés pour que les citoyens ne recourent pas aux déplacements inutiles, favorisant aussi l'utilisation d'autres moyens de contact comme les messages SMS et les mails électroniques ainsi que d'autres procédés modernes à même de faciliter le contact avec l'administration. S'agissant du secteur économique, l'ONSP compte auditionner prochainement le président de l'Association des banques et établissements financiers pour une présentation sur le projet du e-paiement (le paiement électronique) qui constitue une « solution idoine » à même de régler un nombre de problèmes. Pour ce qui est de l'investissement, le président de l'ONSP a annoncé qu'il demandera au département de l'Industrie et des Mines de faire une communication sur les procédures liées à la simplification des procédures administratives afin de faciliter les demandes des opérateurs. Il a ainsi rappelé que lors de la 19e tripartite gouvernement-UGTA-patronat, l'accent a été mis sur la simplification et la facilitation de la procédure administrative en faveur des opérateurs et des investisseurs économiques. « Il est prévu de consacrer une séance de travail avec les opérateurs, les associations patronales, les syndicats et tous les partenaires pour contribuer à cette noble mission de réaliser le renouveau et le redressement du service public », a-t-il dit. Le président de l'Observatoire a affirmé que la société civile n'est pas en reste et se trouve ainsi impliquée et associée à toute action entreprise par l'ONSP. les missions L'Observatoire national du service public, une instance d'expertise et d'audit assistant le gouvernement et les pouvoirs publics dans le processus du renouveau du service public, a été installé le 19 mars dernier. Organe consultatif, il a pour mission de procéder à l'évaluation des politiques publiques en matière de service public et d'administration et de superviser la mise en œuvre des ces politiques publiques en concertation avec les départements ministériels qui disposent d'établissements publics chargés du service public. Composé de cinq personnalités parmi les hauts cadres ayant exercé des fonctions supérieures au sein des institutions de l'Etat et de représentants d'une quinzaine de départements ministériels, l'ONSP compte également des représentants de la direction générale de la Fonction publique, du CNES et de l'ONSP, deux présidents d'APW, deux présidents d'APC, ainsi que deux représentants d'associations à vocation nationale et un représentant des médias. Les membres de l'Observatoire sont désignés, pour une durée de 3 ans renouvelable, par arrêté du ministre de l'Intérieur.