« La charte pour la protection des droits de l'enfant, de l'enseignement de la culture de la paix, du pardon et de la réconciliation est en cours d'élaboration », a déclaré Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, à l'occasion de la Journée de l'enfant africain célébrée avant-hier au centre Aïssa Messaoudi de la Radio algérienne. « La charte en question sera présentée sur la scène africaine dans le but de renforcer la protection de l'enfant, non pas uniquement en Algérie mais dans tout le continent africain », dit-elle. Raison pour laquelle elle a plaidé en faveur des enfants victimes de guerre civile, ceux qui font l'objet d'exploitation économique, de maltraitance physique et morale envers lesquels toutes les parties prenantes doivent assumer leurs responsabilités, conformément au droit international et humanitaire. Selon la même responsable, il faut accorder à ces enfants un intérêt particulier appelant à consentir plus d'efforts pour leur assurer épanouissement et stabilité. « Bien que la charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant existe depuis 1990, mais l'exploitation, la marginalisation et la maltraitance persistent », regrette la ministre. D'où la nécessité, poursuit-elle, d'appuyer l'article 22 de la charte africaine des droits de l'enfant qui incite les pays membres à protéger les enfants victimes des conflits armés et ceux manipulés et intégrés dans les groupes terroristes et dont les répercussions psychologiques sont désastreuses sur le plan personnel, notamment sur l'environnement. Selon elle, les conflits existent et nul n'en est à l'abri. Dans ce contexte, elle a indiqué que l'Algérie travaille en étroite collaboration avec le Conseil africain de la protection de l'enfant pour concrétiser les programmes tracés en leur faveur. Inscrite sous le thème « Les conflits en Afrique : ensemble pour protéger les droits de tous les enfants », cette rencontre a fait l'objet d'un débat auquel ont pris part plusieurs spécialistes. Professeur universitaire et avocat, Idris Alouache a rappelé la décennie noire qu'a traversée l'Algérie et ses conséquences sur les enfants. « La mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a atténué un tant soit peu a situation et a été à l'origine du retour de la stabilité », dit-il. Selon lui, il est temps d'engager une réflexion autour de la protection de l'enfant africain dans le cadre du développement durable. Pourquoi ne pas créer une charte africaine pour la consécration de la culture de la paix en Afrique ? Pour cela, ajoute-t-il, il faut distinguer entre droit humanitaire et droits de l'homme. Celui-ci se dit « outré » concernant les 300.000 enfants soldats mobilisés dans les conflits armés de par le monde. Pour Abderrahman Arrar, président du réseau Nada, il faut notamment lever le voile sur les enfants africains transférés vers les pays arabes où ils sont exploités et dépourvus de tous leurs droits. « Ceux-ci font l'objet de travaux forcés, d'abus et d'esclavagisme », dit-il. Pour Meriem Chorfi, juge des mineurs, plusieurs organisations relatives à la protection des enfants et de leurs droits ont été créées en Algérie. Elle a rappelé que l'Algérie est l'un des rares pays à avoir ratifié les lois relatives à la protection de l'enfant et à son bien-être. « Des résultats positifs et encourageants ont été enregistrés par le département de la justice en termes d'orientation, de protection, de rééducation et de réinsertion des enfants et les considérer comme étant des êtres humains à part entière, responsables et capables de participer à l'édification de leur société. »