Le gouvernement passe à l'action concernant la mise en exploitation du potentiel minier national. Deux gisements ont été lancés, hier, depuis Béchar par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Il s'agit de la valorisation du gisement de barytine de Draïssa et de l'exploitation du gisement de manganèse de Guettara. Situé à 320 km au sud-ouest de Béchar et à 20 km de la route reliant Béchar à Tindouf, la mission de l'exploitation du gisement de barytine est confiée à la société publique de la baryte dénommée Albaryte, créée en décembre 2013, sous forme de joint-venture entre l'Enof et 3 filiales de Sonatrach (ENSP, ENTP et Enafor). La baryte est utilisée dans le forage pétrolier. A la faveur de ce projet, les besoins exprimés par le secteur des hydrocarbures, Sonatrach notamment, seront satisfaits par la production locale dès 2017. Découvert en 1953, le gisement de manganèse est situé à 250 km au sud-ouest de Béchar. Le projet est le fruit d'un partenariat entre le groupe minier Manal SPS (26%) et le groupe industriel Imetal (25%) pour la partie algérienne et la société chinoise Shaolin Mines (49%) qui permettra la production de concentré de manganèse à Guettara et du manganèse métal à Béchar.Cet investissement intégré à près de 54 millions de dollars (exploitation de gisement de manganèse et l'usine métallurgique) permettra une remontée totale de la filière sur l'ensemble de la chaîne de valeur, allant de la mine au produit fini qu'est le manganèse métal. Le manganèse métal est utilisé à 95% dans l'industrie sidérurgique, notamment en alliage pour les rails de chemin de fer, et à 5% dans les industries chimiques. Le Sud, une force à valoriser Bouchouareb a indiqué que ces projets sont d'une importance capitale pour la région mais aussi pour l'économie nationale. Il a soutenu qu'avec le lancement, l'année prochaine, du gisement de fer de Ghar Djebilet à Tindouf, la région sud-ouest est bien partie pour devenir un pôle minier de rang mondial « Je donne instruction pour que tous les projets lancés ou qui seront lancés incessamment dans le secteur des mines, soient livrés fin 2018. D'ici à 2019, non seulement nous n'importerons plus ses substance, mais nous en exporterons », a-t-il déclaré. Le ministre a, également, donné le coup d'envoi du projet de réalisation d'une cimenterie d'une capacité de production de 1.000.000 tonnes par an. Celle-ci viendra renforcer la production nationale et intégrera une dimension territoriale pour le développement des wilayas du sud-ouest avec, à la clé, la création d'environ 2000 emplois. Sur place, le ministre a insisté sur au moins deux points : le début immédiat des travaux et le recours à la main-d'œuvre locale. D'un coûut de 34 milliards de dinars, cette usine est 100% financée par la Banque extérieure d'Algérie. Bouchouareb a, par ailleurs, visité des unités privées spécialisées dans l'agroalimentaire et les matériaux de construction. Il a indiqué que le sud jouera un grand rôle dans le développement de l'économie nationale. « Avec notre nouvelle approche d'investissement des marchés de l'Afrique subsaharienne, le sud algérien dispose d'un atout de proximité unique. Ce qui autrefois était perçu comme une faiblesse est désormais une force que nous allons valoriser », a souligné le ministre de l'Industrie et des Mines.