Sonatrach et le groupe minier public Manadjim Aldjazair (MANAL) ont signé lundi à Alger les pactes d'actionnariat relatifs à la création de deux nouvelles sociétés chargées de l'exploitation minière dans le sud ouest du pays. La première entité créée à la faveur de ces accords est dénommée Société nationale du fer et de l'acier (FERAAL). Son capital social de départ fixé à 200 millions de DA est détenu à hauteur de 55% par Sonatrach, MANAL 25% et le groupe public de sidérurgie (Sider) à hauteur de 20%. Elle a pour mission d'assurer l'étude, l'exploitation, le transport, la transformation et la commercialisation du minerai de fer et de ses dérivés issus des gisements de fer de Gar Djebilet et Mechri Abdelaziz dans la wilaya de Tindouf, selon les explications fournies lors de la cérémonie de signature tenue en présence, notamment, des ministres de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et du Développement industriel et de la promotion de l'investissement, Amara Benyounes. FERAAL sera chargée également de satisfaire les besoins de l'industrie sidérurgique algérienne en matières premières et des produits semi-finis, alors que les surplus de production seront destinés à l'exportation. La mise en oeuvre de ce projet nécessite un investissement de l'ordre de 15 milliards de dollars, tandis que 15.000 à 25.000 emplois directs et indirects devraient être générés, a-t-on indiqué. Une fois entré en activité, ce projet devrait assurer une production annuelle de 2,5 millions de tonnes. La deuxième société minière est dénommée "Société nationale de la baryte" (BARYTAL). Elle a été créée dans l'objectif d'assurer l'approvisionnement en barytine des filiales de Sonatrach opérant dans le domaine du forage pétrolier. Son capital fixé à 200 millions DA est détenu par trois filiales de Sonatrach à savoir l'ENSP (20%), l'ENTP (20%) et l'ENAFOR (20%), qui totalisent une part de 60%. Le groupe MANAL détient 40% à travers sa filiale l'ENOF. Les missions confiées à BARYTAL portent sur l'étude, le développement, l'exploitation et la commercialisation de la barytine du gisement de Draïssa, situé dans la wilaya de Béchar et des autres substances minérales entrant dans la composition des fluides de forage provenant des différents gisements. Le projet devrait générer 200 emplois durant la phase exploitation avec un niveau d'investissement estimé à 3 milliard de DA, a-t-on expliqué. Intervenant lors de la cérémonie de signature, M. Yousfi a souligné "l'importance des enjeux liés à la mise en oeuvre de ces deux projets" dont la réalisation sera complètement assurée par des entreprises algériennes. "Il s'agit de maîtriser les technologies nécessaires pour la conduite des deux projets, mais aussi assurer les ressources nécessaires en eau et en gaz naturel", a affirmé le ministre, ajoutant que la production issue des gisements de fer et d'acier sera transportée par un système de pipe line vers le nord. De son côté, M. Benyounes s'est félicité de la signature de ces deux pactes d'actionnariat, ajoutant qu'il s'agit d'un "pas important dans la mise en place d'une industrie nationale de sidérurgie forte et capable de contribuer fortement à la croissance du pays et au développement local". Selon des données officielles, la production nationale en sidérurgie ne représente que 20% des besoins internes avec un volume de 700.000 tonnes par an. En parallèle la demande actuelle est estimée à trois (3) millions de tonnes, devrait atteindre 15 millions de tonnes par an en 2025.