Emue, celle-ci dira : « C'est un grand honneur pour moi et cela me fait chaud au cœur d'être parmi vous. » La femme de lettres a accompli une longue carrière dans l'éducation nationale. A sa retraite, elle s'est investie dans l'écriture, revisitant des classiques de la littérature algérienne. Produit par MG com Prod, production audiovisuelle et cinématographique, ce film d'une durée de 52 mn met en lumière une femme au destin hors du commun. Enseignante de la première heure, Djoher Amhis Ouksel est pionnière qui a défriché le terrain aux autres femmes. Auteure d'une série de livres et de contributions, elle porte, du haut de ses 86 ans, un regard chargé de gratitude sur ce passé qui l'a façonnée et de grandes interrogations sur l'avenir auquel elle aimerait contribuer en apportant sa pierre. Cette dame qui impose le respect, qu'on appelle affectueusement « Na L'djoher », puise dans ses années laborieuses de l'énergie pour poursuivre son combat. Sa rencontre avec l'écriture est le fruit d'une longue addiction à la lecture. Présenté en arabe, tamazight et français, ce film comprend différents témoignages de Djoher Amhis Ouksel, des écrivains et des gens l'ayant connue ou côtoyée, notamment Ali Feraoun, Mouloud Achour, Adriana Lassel, Youcef Merahi, ses petites-filles, ses élèves comme Malika Hachid. Les images font défiler son vécu. Parmi les moments forts du film, l'évocation de son livre « Taassast », relecture de « La Colline oubliée » de Mouloud Mammeri. Lorsqu'elle évoque son époux Si Belkhir, elle s‘effondre en larmes en plein tournage. « Tout ce que j'entreprends, je le dédie en hommage posthume à mon époux », dit-elle. Le documentaire met, également, l'accent sur d'autres étapes de la vie de Djoher Amhis Ouksel, notamment sa vie personnelle. Elle a, en effet, évolué au sein d'une famille instruite et cultivée qui a nourri en elle un potentiel immense d'écriture. Elève de l'école française, elle passe le certificat d'études et le décroche, puis le brevet. Elle est admise ensuite au concours de l'Ecole normale de jeunes filles où elle a bénéficié d'un enseignement de haut niveau. Lounis Aït Aoudi, président de L'association « Les Amis de la rampe Louni-Arezki », qualifiera au nom de l'écrivain Kaddour M'hamsadji l'héroïne du film de « sœur aînée dans l'art d'éduquer », d'être encore aujourd'hui le sujet « pédagogique » qui est proposé à cette assemblée intelligente et fraternelle.