Dans cet ouvrage, Djoher Amhis-Ouksel, enseignante à la retraite, tente de faire découvrir l'oeuvre littéraire de Mouloud Feraoun aux jeunes collégiens et lycéens. L'ambition de Djoher Amhis-Ouksel était, sans nul doute, celle de faire connaître une partie de l'oeuvre de Mouloud Feraoun aux jeunes lecteurs. «Depuis quelque temps, Djoher Amhis publie chez Casbah-Editions de petits livres scolaires très bien faits et qui visent à introduire auprès des élèves des collèges et lycées, les grands écrivains algériens.», expliquera Rachid Boudjedra dans la préface du livre. En effet, D'une rive à l'autre est avant tout un ouvrage simple, pratique et didactique destiné aux jeunes férus de littérature. Composé d'une centaine de pages, ce livre propose une lecture de deux romans de ce talentueux écrivain: La Terre et le sang, édité en 1953 et Les Chemins qui montent, sorti en 1957. Avant d'entamer l'analyse de ces deux ouvrages, l'enseignante dresse une courte biographie de cet écrivain algérien, fauché par les balles assassines de l'OAS, le 15 mars 1962, soit quelques mois avant l'indépendance. Après l'avoir présenté brièvement, La Terre et le sang, sera décortiqué dans la première partie de l'opuscule, chapitre par chapitre. Djoher Amhis-Ouksel mettra, notamment l'accent sur les thèmes dominants du roman. La Terre et le sang aborde la vie quotidienne d'un village kabyle. A la recherche d'une vie meilleure, Amer, part en France. Déçu de cette expérience, il décide de retourner à son village natal, Ighil Nezman, avec sa femme, Marie. Mais Amer a désormais un autre regard sur son village natal. C'est à travers son regard et celui de Marie que l'écrivain nous fera découvrir le mode de fonctionnement d'une société foncièrement traditionnelle. Djoher Amhis-Ouksel ponctue également ses analyses par un choix judicieux et réfléchi de passages. C'est l'analyse de Les Chemins qui montent qui constitue la deuxième partie de cet ouvrage. Cette dernière est scindée en deux chapitres, La veillée et le journal. Inconsolable dans le premier après la mort de Amer, Dehbia taraudée par de nombreuses questions décide d'entamer la lecture du journal de Amer dans le deuxième. «Le double regard, celui de Dehbia et celui de Amer, donne son unité au roman et met en relief une histoire d'amour tragique mais surtout le drame de deux êtres écartelés entre deux civilisations: Amer est Français par sa mère et vit à Ighil Nezman, Dehbia est chrétienne dans un village de musulmans», écrira Djoher Amhis-Ouksel en guise de présentation du roman. S'échinant à simplifier aux jeunes collégiens et lycéens l'oeuvre littéraire de Mouloud Feraoun, Djoher Amhis-Ouksel leur aura donné également l'occasion de découvrir l'une des figures de proue de la littérature algérienne d'expression française.