Après le succès obtenu durant les veillées du mois de Ramadhan, l'Anep poursuit dans sa librairie Chaib D'zaïr sa série de rencontres littéraires. Samedi dernier, Rachid Rezagui a présenté un recueil de poésie en présence de Djoher Amhis-Ouksel, Cherif Ghebalou et Tessa, ancien directeur de la pédagogie au ministère de l'Education nationale. Le livre de Rachid Rezagui comprend trente poèmes écrits entre 2012 et 2014 « Sur le chemin des loups », compare et oppose cet animal dévoyé au lion symbolisant la sagesse et les valeurs nobles. Pour lui, « le loup représente aujourd'hui dans notre pays toutes les déviations sociales ». Il déplore le renversement des valeurs et la perte des repères, se révolte contre l'oubli des valeurs ancestrales. Dressant un tableau sombre de la situation, il prône un redressement impératif pour rejoindre le chemin des lions emprunté par les héros de Novembre à qui le recueil est dédié. Il est très dur contre les gens qui se détournent de ce chemin tout en disant que les loups préfèrent les chiens et ne s'inquiètent pas de la présence des rats. Il reste tout de même conciliant, ouvrant une fenêtre d'espoir dans cette strophe dédiée à la jeune génération. « A mon réveil, je voudrai dire A tout enfant qui veut grandir De fréquenter le chemin des martyrs Pour être le lion de l'avenir » Rachid Rezagui glorifie aussi les héroïnes du 1er Novembre et rend hommage à des figures intellectuelles assassinées au cours de la décennie noire. Dans « Fleur de théâtre », il honore la mémoire des regrettés comme Azzedine Medjoubi et Abdelkader Alloula. Dans un autre poème, il salue l'abnégation des éboueurs dans la misère, leur courage. « Il faut balayer partout Pour nettoyer et changer tout » Rachid Rezagui en est à son troisième ouvrage après « Des mots pour dénoncer des maux » et « Jaillissements des mots ». Au cours du débat, des participants ont déploré la tiédeur des éditeurs pour publier la poésie. Rachid Rezagui s'est vu contraint de s'adresser à une maison peu connue, « Dar El Othmania ». Tous ont par contre souligné l'importance de la poésie dans la société et l'éducation des enfants. Djoher Amhis, intervenant en qualité de pédagogue, a mis en valeur son rôle crucial. « La poésie est elle-même une école inculquant les valeurs esthétiques et les vertus de la vie sociale », dira-t-elle. Mme Amhis a été en quelque sorte la vedette de la rencontre. Tous les participants ont loué son mérite pédagogique qui s'est traduit dans ses ouvrages aidant à la compréhension des œuvres de certains romanciers algériens. Le livre de poésie de Rachid Rezagui associe enfin la poésie à l'illustration graphique. L'artiste-peintre Karim Sergoua a adapté une œuvre à chaque poème de ce recueil. A lire absolument !