Photo : Makine F. Les travailleurs de Sonatrach et des ses filiales opérant en Lybie «ont tous été rapatriés en Algérie», c'est ce que nous a confirmé, hier, M. Harkat, le PDG de Sipex, Sonatrach International Petroleum, Exploration & Production, la filiale qui gère les activités hydrocarbures de Sonatrach à l'étranger. Les travailleurs ne pouvaient continuer leur mission «en raison des événements qui se déroulent dans ce pays frontalier» et où la compagnie pétrolière détient des blocs de prospection, nous a-t-on expliqué. Les Algériens opèrent surtout dans le forage, puisque l'Entp, une des filiales de Sonatrach, avait réussi à y décrocher à partir de 2008 un contrat. Les travailleurs de Sonatrach ont été rapatriés en deux vagues, la première par avion d'Air Algérie, il y a quatre jours environ, le reste par voie terrestre puisque le champ d'intervention, la région pétrolifère de Ghadamès, n'est pas loin des frontières Est et des champs algériens de In Amenas, Hassi Messaoud. Les responsables de Sonatrach assurent, et c'est l'essentiel, qu'il «n'y a pas eu de blessés parmi le groupe» et que «les équipements de forage sont sécurisés» contrairement à certaines informations faisant état ces derniers jours «d'attaques de milices contre des installations algériennes de forage en Libye» et appartenant à l'Entreprise nationale de travaux aux puits, ENMTP. La direction de Sonatrach «suivait de près les événements en Lybie depuis leur déclenchement» et le contact avec les ingénieurs et techniciens pétroliers algériens a été maintenu «d'heure en heure», explique- t-on. Pour ce qui est de la situation de ces rapatriés, sur le long terme, le PDG de Sipex explique que cela dépend de l'évolution de la situation car «il s'agit de gros investissements» qui appartiennent notre pays qu'il y a lieu de préserver. Il faut noter que les pétroliers algériens, ce qui facilite les choses, «n'étaient pas installés avec leurs familles dans ce pays sauf un seul cas», nous dit-on. Les responsables algériens ont laissé à Sonatrach le soin de décider du moment de rapatriement de son personnels activant en Lybie, au regard de l'accélération des événements et de l'insécurité qui commençait à gagner tout le pays. C'est ce qu'avait déclaré il y a une semaine le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Ould Kablia. Quant au ministre de l'Energie et des Mines, M. Yousfi, alors en visite dans la région de In Amenas et Hassi Messaoud, il avait fait part du maintien par Sonatrach de ses contacts avec ses travailleurs en Libye. «Sonatrach continuera à investir en Libye», dira-t-il. L'Algérie a privilégié au même titre que les autres pays la sécurité de ses ressortissants. Plusieurs grandes compagnies travaillant en Lybie, notamment dans le secteur des hydrocarbures, avaient fermé leurs bureaux et fait évacuer leurs personnels au plus fort de la propagation des troubles.