Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a affirmé, hier à Paris, qu'il appréciait la « sagesse » du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, son « sens de l'Etat » et sa « fine connaissance » de tous les dossiers. « La délégation que je conduisais à Alger, il y a un an, a eu l'honneur de s'entretenir avec le président Bouteflika. J'ai apprécié à la fois sa sagesse, son sens de l'Etat, mais aussi sa connaissance fine de tous les dossiers, nourrie par l'expérience et une intelligence des situations hors pair », a-t-il souligné lors de son allocution à l'ouverture du 1er Forum algéro-français de haut niveau entre le Conseil de la nation et le Sénat français. Il a saisi cette occasion pour réitérer que la relation entre l'Algérie et la France « n'est pas tributaire des orientations partisanes ou des majorités en place », indiquant qu'elle « transcende les clivages politiques ». « Il ne saurait y avoir de pouvoir en France, quels que soient les résultats électoraux à venir, qui n'ait à cœur de nouer les liens les plus étroits de coopération avec l'Algérie, dans le cadre d'un dialogue à la fois exigeant et dense », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il s'est dit convaincu que face au terrorisme, face aux enjeux économiques et de développement, « l'Algérie et la France, dans la diversité de leurs institutions, peuvent cheminer, doivent cheminer ensemble », soulignant qu'avec l'Algérie, « si meurtrie par la radicalité islamiste, nous pouvons trouver des réponses permettant de surmonter la menace terroriste ». Il a estimé que si la réponse sécuritaire est « nécessaire », elle n'est « pas suffisante ». « Toutes les réponses sécuritaires ne sont d'ailleurs pas opportunes. Et il faudra déterminer selon quelles conditions elles peuvent être efficaces, notamment lorsqu'il s'agit d'interventions étrangères. Je fais partie de ceux qui estiment nécessaire de renforcer les Etats. Car le terrorisme prolifère sur des Etats faibles », a-t-il expliqué, indiquant que les deux parties examineront, au cours du forum, « comment la coopération, le développement économique et social mais aussi la citoyenneté reconstruite sont indispensables pour triompher de manière durable sur toutes les formes de radicalité ». « L'Algérie, qui a connu pendant les années 1990 une décennie noire, dont la France a peut-être mal perçu alors un certain nombre d'enjeux, pourra faire valoir comment elle a surmonté les défis du terrorisme et comment elle aide d'autres pays à y faire face », a-t-il affirmé. Sur le plan économique, le président du Sénat a expliqué que « la France a proposé à l'Algérie un partenariat économique et des perspectives de co-développement sur le long terme, que peu de ses concurrents, plus avides de rentabilité immédiate voire d'exploitation des ressources sans contrepartie, paraissent en mesure d'offrir ». « Il ne pouvait en être autrement entre la France et l'Algérie : nos relations sont à nulles autres pareilles », a-t-il ajouté.