Gérard Larcher C'est la deuxième visite que M.Larcher effectue en Algérie. La première a eu lieu en 2013, dans le cadre d'une mission d'information du Sénat sur le Sahel, avec Jean-Pierre Chevènement. A la veille de sa visite en Algérie, le président du Sénat français, Gérard Larcher, n'a éludé aucun sujet concernant l'Algérie et son pays la France, dans l'entretien qu'il a accordé hier à l'agence oficielle APS. De la question mémorielle, au terrorisme en passant par l'épineux dossier des essais nucléaires français au Sud algérien, à la question des migrants jusqu'à la situation au Sahel, tout y était. Interrogé sur la question de la mémoire et une éventuelle reconnaissance officielle des massacres commis par la France coloniale en Algérie qui tarde à se faire Gérard Larcher s'est dit convaincu que «tôt ou tard l'Algérie et la France réussiront ensemble ce que symboliquement, à travers un manuel d'histoire, l'Allemagne et la France ont pu réaliser: une lecture de leur histoire partagée, équilibrée, respectueuse de tous, pour les générations les plus jeunes». Il a estimé qu'il faut continuer à aborder «sans tabou» et qu'il fallait laisser aux historiens le soin d'écrire l'histoire. «Nous évoquons les drames qui nous ont opposés mais pas suffisamment notre histoire commune, qui s'est écrite sur les champs de bataille de la Grande Guerre et dans les rangs de la France libre. Cette histoire nous rassemble et participe à la construction d'un avenir en partage», selon M.Larcher. Le président du Sénat français a rappelé la déclaration du président français, François Hollande, en décembre 2012, devant les parlementaires algériens. Le président Hollande avait estimé que la relation algéro-française «devait reposer sur la franchise et de la vérité du passé douloureux», a-t-il rappelé, estimant que c'est sur cette base que les deux pays peuvent «avancer» et «se tourner de manière déterminée vers l'avenir». Toujours dans le dossier du contentieux de l'histoire commune, l'hôte de l'Algérie s'est exprimé sur les essais nucléaires français dans le Sud algérien durant la période coloniale. Il a rappelé que les conséquences étaient «pleinement assumées et prises en compte» par l'Etat français qui «agit en toute transparence». «Tout est mis en oeuvre pour que les victimes ou leurs ayants droit puissent faire valoir tous leurs droits, conformément au dispositif de reconnaissance et d'indemnisation mis en place par la loi du 5 janvier 2010», a-t-il dit. Il a également relevé que les demandes d'indemnisation présentées par les ressortissants algériens sont «examinées dans ce cadre qui n'établit, bien entendu, aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens». «Je sais que le gouvernement français dialogue régulièrement avec les autorités algériennes sur ce sujet, afin notamment de permettre une meilleure information du public algérien et de faciliter la présentation de dossiers par les victimes algériennes ou leurs ayants droit», a indiqué M.Larcher. Abordant la question du terrorisme, M.Larcher a salué le rôle de l'Algérie et sa «mobilisation exemplaire» dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans la région du Sahel. Rappelant que l'Algérie a elle-même payé un «très lourd tribut au terrorisme»,M.Larcher a affirmé que «le terrorisme appelle une réponse ferme et coordonnée des différents pays engagés dans cette lutte». Pour M.Larcher, la coopération entre tous les pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel est «un facteur indispensable de réussite et doit continuer à se renforcer». Il a, à cet égard, relevé le «rôle remarquable» joué par l'Algérie pour permettre la signature de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, en juin dernier, une étape qu'il a qualifiée d'«avancée majeure». Il a par ailleurs, souligné qu'il abordera lors de sa visite à Alger, la question des migrants en Méditerranée. Il a estimé, à cet égard, que: «Nous devons explorer les conflits qui agitent le monde, auxquels s'ajoute la pauvreté de nombreux pays d'Afrique, qui ont entraîné la grave crise migratoire à laquelle l'Europe doit faire face au premier chef, mais qui n'est pas sans affecter les pays voisins, y compris les moyens de mieux associer l'Algérie à la résolution de cette situation dramatique», a-t-il dit. Pour les relations entre l'Algérie et la France, elles connaissent «une très forte dynamique d'approfondissement» dans l'objectif de construire un partenariat d'exception, s'est réjoui le président du Sénat français, Gérard Larcher, à la veille de sa visite en Algérie. «Notre relation bilatérale connaît effectivement une dynamique d'approfondissement très forte, et je m'en réjouis. Le partenariat économique entre la France et l'Algérie «constituera également un axe essentiel de discussions», selon M.Larcher, qui a réaffirmé «la disponibilité» de son pays à accompagner l'Algérie dans son développement et sa diversification économique.