Le partenariat «économique, culturel et éducatif» algéro-français, la Libye, la situation en Syrie, et plusieurs autres sujets, étaient au menu des discussions du président du Sénat français avec les responsables algériens, a expliqué Gérard Larcher, lors d'une conférence de presse, organisée, hier matin, au salon d'honneur de l'aéroport d'Alger. Le président du Sénat français a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, le président de l'APN, M. Ould Khelifa, le MAE, M. Lamamra. Il a, également, rencontré la ministre de l'Education, Mme Benghebrit, «une femme courageuse», dira-t-il encore. La visite du président du Sénat français, «la première depuis 16 ans», c'était aussi pour «rattraper le retard» et établir une «véritable coopération parlementaire, avec le Conseil de la Nation», explique M. Larcher. Cette coopération s'étendra à certains dossiers, comme le «numérique» et les échanges de fond «entre les commissions» des deux institutions, concernant précisément la «définition de règles de l'investissement pour les entreprises et notamment pour les entreprises françaises» qui «permettraient le redéploiement économique de l'Algérie», ajoute le président du Sénat français. «Nous avons abordé, dans le volet relations algéro-françaises, le partenariat économique, le partenariat culturel et le partenariat éducatif», précise M. Larcher. Dans le volet partenariat économique, Gérard Larcher affirme avoir rencontré des «patrons d'entreprises françaises» qui lui «ont exprimé clairement leur volonté de poursuivre leur investissement en Algérie» et «ont exprimé un certain nombre d'interrogations que nous avons répercuté aux personnalités que nous avons rencontrées». Parmi les sujets évoqués, «la question du 49/51» se pose, en particulier pour les entreprises de «taille moyenne». «Je crois qu'il y a une véritable réflexion à mener» sur cette question qu'il dit avoir abordée avec M. Sellal. A ce sujet, la réponse du Premier ministre a été que «rien n'est bloqué», selon M. Larcher. Outre le 49/51, la question des «lenteurs administratives» fait partie des préoccupations des entreprises françaises en Algérie. UNE RECONNAISSANCE POLITIQUE DES TOUAREG De nombreuses questions internationales ont été également évoquées. «Nous avons longuement parlé de la situation, dans l'ensemble de la Méditerranée et en Afrique, en particulier dans la région du Sahel et au Mali», dit-il. A propos de l'Accord de paix au Mali, signé en juin dernier, Gérard Larcher estime que «si on voulait garantir que cet accord n'ait pas le destin des précédents, et j'ai une date qui a été citée par le président de la République (Abdelaziz Bouteflika, ndlr)», il est «indispensable d'avoir une politique de développement et de soutien au Mali». Par ailleurs, et toujours à propos du Mali, le président du Sénat français, qui rappelle que les «autorités algériennes ont soutenu l'intervention militaire de la France», estime qu'une reconnaissance politique doit être accordée aux Touareg. «On pourra faire tous les accords, s'il n'y a pas, concrètement, le sentiment, pour le peuple touareg, d'être reconnu, y compris politiquement, et pour que l'ensemble de la diversité malienne se sente associée», a-t-il déclaré. La situation en Libye a, également, été au menu des discussions entre les deux parties. Gérard Larcher n'a pas voulu s'attarder sur les positions (antagonistes) «prises par nos deux pays» au début de la crise libyenne. «Mais nous avons retenu qu'il fallait conforter les discussions en cours, entre les parties libyennes, sous l'égide de l'ONU», en parlant avec «tout le monde» avec «un agenda unique», insiste-t-il. «Nous avons senti, chez nos interlocuteurs (algériens, ndlr), à la fois, beaucoup de réalisme sur la difficulté de rapprocher les points de vue» entre les différentes parties en conflit, mais en même temps «qu'il n'y a pas d'autre solution que d'avoir un gouvernement de transition d'Union nationale qui permet de reconstruire un Etat». BOUTEFLIKA : EN SYRIE, «LE PLUS URGENT C'EST DE NEUTRALISER DAECH» «Nous avons évoqué une question importante qui est celle du soutien à la Tunisie», a déclaré le président du Sénat français, annonçant des rencontres entre responsables tunisiens et français dans les semaines à venir. Sur le dossier de la Syrie, qui sera au menu d'un débat au Sénat, Gérard Larcher affirme que ses interlocuteurs algériens «nous ont rappelé qu'il y a une seule vraie menace, en tout cas une priorité, qui est la neutralisation de Daech'. Et que c'est la priorité des priorités». Nous avons rencontré pendant un peu moins d'une heure M. Bouteflika, avec lequel nous avons abordé les questions internationales». Selon M. Larcher, sur le dossier syrien, Bouteflika considère qu'il «ne suffit pas de bombarder pour trouver une solution» et que «la priorité c'est Daech'». Le prochain déplacement du président du Sénat français, en dehors de l'Europe, sera en Iran, a-t-il précisé.