Dalila Ouzidane, architecte, chercheure et enseignante à l'EPAU, a présenté, mardi dernier, à la librairie Chaïb-Dzaïr, son ouvrage « Les eaux d'Alger sous la Régence ottomane, XVIe-XIXe siècles », paru cette année aux éditions Dalimen. L'ouvrage a été publié avec le soutien du ministère de la Culture lors de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ». « L'œuvre nous apprend l'histoire urbaine d'Alger à travers la construction d'aqueducs, de nombreuses fontaines publiques », selon Sid-Ali Sekhri, consultant à l'Anep. Dalila Ouzidane vulgarise un précieux et méconnu patrimoine. Elle évoque trois aspects : le site et les eaux d'Alger, l'eau dans la médina (adduction et distribution), l'eau domestique et artisanale. « Le thème est d'actualité parce que certains chercheurs français effectuent des recherches dans un axe particulier. J'ai aussi découvert une technique hydraulique ancienne. Certains archéologues français s'y sont intéressés, dont Roland Haurillon, qui a écrit un article où il me cite, ou encore Philippe Leveau », dira t-elle. Elle a, ensuite, abordé les techniques de construction des aqueducs, la particularité de la construction et de l'esthétique des ouvrages d'art, la connaissance des citernes. « Les citernes d'Alger ne sont pas comme celles de l'époque ottomane, d'Alexandrie, des ouvrages à étages. Les citernes à récupération des eaux pluviales de la Casbah sont importantes, comme celle du palais de Khedaouedj El Amia, belle citerne couverte de six voutes nervurées dont le volume est de 170 mètres cubes d'eau », a-t-elle fait remarquer. Dalila Ouzidane, architecte de formation, est docteur en histoire des techniques du Conservatoire national des arts et métiers de Paris. Elle est maître de conférences à l'EPAU, après plusieurs années d'enseignement à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, notamment sur la problématique de l'intervention des plasticiens dans la ville et les aménagements extérieurs. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur la question hydraulique d'Alger à l'époque ottomane et l'alimentation en eau des cités du Bassin méditerranéen en général. De par sa formation et sa qualification d'architecte des monuments et sites protégés, elle a participé à la restauration d'édifices majeurs, tels le Musée du Bardo et le Quartier des Janissaires de la citadelle, aujourd'hui achevée. Elle prend part aux deux premiers jours du 21e Sila.