Au deuxième jour de l'offensive de Mossoul qui s'annonce « difficile », selon le président américain Barack Obama, les combattants irakiens progressaient sur les deux fronts de l'offensive : depuis Qayyarah (70 km au sud), ville située dans la province septentrionale de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, érigée en base arrière des troupes gouvernementales, et Khazar, à l'est. « De nombreux villages ont été libérés », a affirmé Sabah al-Numan, le porte-parole des services de contre-terrorisme irakien qui forme, avec l'armée régulière et la police, le fer de lance de la bataille stratégique de Mossoul. Les premières victimes des voitures piégées sont tombées. Des membres des forces de sécurité étaient ramenés du front. Plus près, située à 15 km environ au sud-est de Mossoul, à Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, l'armée est entrée, mardi dernier, dans plusieurs quartiers, suscitant la joie des chrétiens qui ont célébré cette victoire à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. L'avancée est indéniable. « Nous encerclons Hamdaniya maintenant », a déclaré le lieutenant Riyadh Tawfiq, commandant des forces terrestres irakiennes, dans la base de Qayyarah, en référence au district qui comprend Qaraqosh. Deux hélicoptères d'attaque Apache survolaient la zone patrouillée également par des véhicules blindés. Des avions turcs sont également entrés en action pour participer à l'offensive de la coalition internationale qui a visé et détruit au premier jour 52 positions de Daech. « Nous préparons un plan pour lancer un assaut et nettoyer » la ville, a-t-il dit. « Il y a des poches de résistance, des combats, ils ont recours à des voitures piégées mais cela ne les aidera pas », a-t-il assuré. La chute de Mossoul, où se retranchent près de 3.000 et 4.500 jihadistes traqués par l'armada irakienne (30.000 soldats) et la coalition internationale appuyée par l'aviation turque, fait craindre un exode massif dans une ville qui abrite quelque 1,5 million de personnes utilisées en « bombes humaines ». La mise en place des couloirs sécurisés est revendiquée par plusieurs organisations humanitaires. « De sérieuses inquiétudes demeurent sur la protection des civils quand les hostilités vont s'intensifier, plus près des zones densément peuplées », a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Selon l'ONU, environ 200.000 personnes pourraient être déplacées « dans les deux premières semaines », un chiffre susceptible d'augmenter de façon significative au fur et à mesure de l'avancée de l'offensive. Mais l'ombre de Daech plane dangereusement sur l'Europe, ébranlée par les attentats sanglants de Paris et de Bruxelles. La menace terroriste est appréhendée par le commissaire européen pour la sécurité, Julian King. L'afflux des combattants de Daech « prêts à en découdre » est un scénario sérieusement envisagé.