Les résultats de l'enquête, menée par le ministère de l'Education nationale, dans 9 wilayas pilotes, pour définir les types d'erreurs prédominantes dans les copies des élèves et leur niveau d'apprentissage sont effarants. Cette enquête a démontré que le niveau d'échec est important, d'où la nécessité d'apporter, illico presto, une remédiation pédagogique, a souligné hier le conseiller et chargé de la pédagogie auprès du ministère de l'Education nationale, Farid Benramdane, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Sur 100 élèves, seulement 4% obtiennent leur bac et 32% quittent les bancs de l'école avant l'âge de 16 ans. Benramdane a indiqué que « le rendement du système éducatif pose problème ». Il a expliqué que dans le cadre de cette enquête, 464.000 erreurs ont été recensées dans les examens de cinquième année primaire et du BEM sur une année d'enseignement et sur un échantillon de 9 wilayas pilotes. Le choix s'est porté sur trois matières fondamentales, à savoir l'arabe, le français et les mathématiques. Il a tenu à préciser que les chiffres obtenus ne sont pas « conjoncturels mais structurants ». D'après lui, ils constituent des indicateurs définissant les insuffisances sur le plan pédagogique. « Nous avons travaillé sur une masse d'erreurs et nous avons recensé 464.000 dont 240.000 erreurs pour la langue arabe, 110.000 pour les mathématiques et le français. Après un traitement systématique, nous avons relevé, en moyenne, 6 à 8 erreurs par copie d'élève pour l'arabe et le français, et entre 12 et 14 en mathématiques. » Les résultats de cette enquête permettront, selon Benramdane, d'établir un diagnostic pour dégager la radiographie de type d'erreurs dominant dans les copies des élèves. En termes de moyenne, il est constaté, dans les trois matières précitées, que la courbe est plutôt descendante durant la période allant de 2012 à 2016. Il a cité l'examen du BEM comme exemple. Pour les mathématiques, la moyenne nationale était de 8,99 sur 20 en 2012, contre 7,36 en 2013, 8,75 en 2014, 9,98 en 2015, et en 2016 elle a été de 8,4 sur 20. Pour la langue française, les moyennes nationales se sont situées respectivement autour de 8,99 sur 20 en 2012, 7,36 en 2013, 8,75 en 2014, 9,98 en 2015 et 8,4 en 2016. Cette tendance est la même pour l'arabe. « Cela veut dire qu'il n'y a pas de maîtrise des langages fondamentaux. Et dans ce cas, on ne peut pas aller loin. » Un autre constat : la moyenne nationale des élèves dans la matière scientifique est la plus basse, comparativement à la matière littéraire. D'une manière générale, la moyenne nationale au BEM se situe autour de 60 et 66% et le taux de réussite à la cinquième est de 96%. Mais il faut savoir que sur 96% qui obtiennent cet examen, 25% doublent la première année moyenne. La même chose pour le BEM. Sur un taux de réussite de 66%, 15% doublent en première année secondaire. Ce qui entraîne d'importants coûts pour la trésorerie publique. La prise en charge d'un lycéen coûte à l'Etat 14 millions de centimes. Les écarts sont également constatés au niveau des wilayas. A titre d'exemple, dans la matière mathématiques, si la moyenne nationale est de 8,4, dans certaines wilayas elle ne dépasse pas 4 sur 20.