Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a appelé, hier, à partir de Constantine, ses militants et ses sympathisants à faire preuve de cohésion et d'engagement pour les mois à venir. Même s'il n'a pas abordé la question des prochaines législatives prévues au mois d'avril 2017, il n'en demeure pas moins qu'il a exhorté, dans un discours engagé et rigoureux, ses militants à se tenir prêts pour les actions futures. « La meilleure défense, c'est l'attaque, et à ce titre, nous devons nous attaquer aux maux de notre société, tels que le tribalisme, la corruption, les inégalités et surtout l'incompétence des hommes. Nous ne pouvons rester les bras croisés. Il est temps d'assainir la scène politique, comme l'a fait notre parti qui a refusé les lobbies de l'argent sale et a placé des hommes honnêtes et dignes de confiance, comme il en existe des milliers en Algérie. Nous voulons reconstruire l'Algérie, un pays riche mais qui a perdu toutes ses valeurs. Le pouvoir en place doit engager un dialogue social et politique et l'ouvrir aux partis, aux associations et aux citoyens. Mais il ne faut surtout pas que ce dialogue aille dans un seul sens, comme ce fut le cas ces dernières années », a-t-il lancé. Lors d'un point de presse, Belaïd a d'abord expliqué qu'il n'était pas en campagne électorale, puisque ses meetings et sorties sont hebdomadaires. Et pour ce qui est des prochaines élections, il ne s'inquiète pas trop pour sa jeune formation politique : « Que peut faire l'opposition face à des partis du pouvoir qui ont gangréné l'administration et l'ensemble des assemblées communales du pays ? Nous sommes prudents en ce qui concerne les alliances politiques car beaucoup de partis ont payé de leur engagement, ils ont été noyés ou ont tout simplement disparu. » S'agissant du volet économique et de la chute des prix du baril de pétrole, Belaïd considère qu'il n'y a pas une crise économique dans le pays, mais une crise d'hommes. « Des hauts décideurs ne sont pas à leur place. Tous les chiffres et les statistiques de l'ONS concernant le chômage sont faux ; c'est tout de même incroyable que le chômage recule de deux points (de 11 à 9%) en l'espace de quelques mois alors que certains secteurs comme le bâtiment sont en crise. Dans ce pays, nous avons un problème de gestion et de légitimité et c'est pour cette raison qu'il faut ouvrir un dialogue social, économique et politique », préconise-t-il.