Selon le chargé de la communication de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le capitaine Nassim Bernaoui, cinq véhicules ont chuté vendredi dernier à 21h dans un cratère de 4 m de longueur sur 6 m de largeur et d'une profondeur de 4 m. Un cratère provoqué par l'affaissement d'un terrain sur la voie de l'autoroute reliant Ben Aknoun à Dar El-Beïda, sur les hauteurs de la résidence Sahraoui. Bilan : 14 blessés dont une femme et un nourrisson, évacués par les éléments de la Protection civile aux centres hospitalo-universitaires (CHU) de Béni Messous, Ben Aknoun et Salim Zmirli, à El Harrach. Selon l'officier de la PC, d'importants moyens humains et matériels ont été déployés pour repêcher les passagers coincés dans les véhicules. Il s'agit, entre autres, de la mobilisation de l'équipe de Grimp (Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux). L'opération a été supervisée sur place par le directeur de la Protection civile de la wilaya d'Alger, le colonel Mohamed Tighresstine. Pour sa part, la police a mis en place un dispositif spécial pour organiser la circulation routière. La voie sera rouverte aujourd'hui, selon le ministre des Transports Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger, des policiers ont été dépêchés sur les lieux suite à cet incident afin de sécuriser le périmètre et faciliter l'intervention des secours et l'évacuation des blessés, notamment avec la forte présence de curieux qui ont envahi les lieux pour prendre des photos. Les policiers avaient pour mission, également, d'orienter les automobilistes vers d'autres voies. Selon la même source, des camions de la police ont été mobilisés pour le repêchage des véhicules. Le dispositif est maintenu jusqu'à l'achèvement des travaux.Quelle est la cause de cet incident ? S'agit-il de travaux mal conçus ? Le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjemaâ Talaï, a précisé, hier, dans une déclaration à Horizons, qu'une canalisation d'eau a éclaté et serait à l'origine de l'affaissement du terrain. Il a affirmé que des équipes sont à pied d'œuvre pour ouvrir la voie accidentée à la circulation ce matin. « Les travaux sont confiés aux services de l'hydraulique. J'ai donné des instructions au DTP (directeur des travaux publics, ndlr) pour l'accélération des travaux, notamment de remblaiement », a-t-il dit tout en ajoutant que la réhabilitation de la canalisation peut durer jusqu'à trois semaines. Le ministre s'est déplacé, hier matin, sur les lieux de l'incident pour inspecter le déroulement des travaux. La détérioration de la chaussée a engendré un important embouteillage sur cet axe routier. Talaï a insisté sur la réouverture du tronçon aujourd'hui jour de reprise. Cette voie enregistre un trafic routier important les jours de semaine, notamment le soir. Quand l'assainissement fait défaut Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, s'est rendu quelques heures après l'incident sur les lieux du sinistre. Il a déclaré à la presse que « les pluies sont à l'origine de cet incident », le qualifiant de « phénomène naturel ». Une déclaration qui a fait réagir le président du Collège national des experts-architectes, Abdelhamid Boudaoud. « Si l'incident de Ben Aknoun a eu lieu un jour de semaine, les dégâts auraient été importants. On avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur la nécessité, voire l'urgence, de restaurer les réseaux d'assainissement et d'adduction d'eau potable. La canalisation qui a éclaté date de la période coloniale. Il faut faire un diagnostic à travers le recensement des réseaux et procéder à des expertises, en coordination avec les bureaux d'études pour le contrôle également », a indiqué l'expert dans un entretien téléphonique. Il a été fait appel aussi à l'expertise et la mise en œuvre d'un programme de mise à niveau engagé pour les réseaux d'assainissement. « Il s'agit d'un important travail de réhabilitation, une action qui doit être encadrée par des techniciens en la matière. Malheureusement, on a un déficit en techniciens dans le domaine. Un relevé de ce qui est conforme et de ce qui ne l'est pas doit être fait. On doit mobiliser les organismes nationaux et autres experts pour faire le diagnostic des réseaux et la fiabilité des ouvrages d'art, car les maîtres d'ouvrage ne jouent pas le jeu. » En outre, Boudaoud a mis l'accent sur la nécessité d'impliquer les collectivités locales dans le cadre de l'information et de la sensibilisation des citoyens quant aux risques majeurs à travers des journées portes ouvertes dans les communes. L'expert a également appelé à une large concertation entre les différents secteurs.