Entamée lundi dernier, la grève de l'intersyndicale s'est poursuivie hier pour sa deuxième journée. Une tournée dans des établissements scolaires de la capitale a permis de constater que le mot d'ordre de grève a été diversement suivi. Les enseignants affiliés aux syndicats grévistes ont refusé de dispenser les cours. En revanche, ceux des autres syndicats non concernés par cette action de protestation, à l'image de la FNTE, ainsi que les stagiaires et les contractuels ont continué à assurer normalement le service. C'est du moins ce qu'a indiqué un groupe de lycéens rencontrés devant le lycée El Idrissi (1er Mai). Des propos confirmés par la suite par les élèves du lycée Arroudj-Kheïreddine Barberousse (ex-lycée Delacroix). Un suivi partiel de la grève a été constaté au niveau des autres établissements, comme le CEM Haroun-Rachid (1er Mai), le CEM et l'école primaire Aïssat-Idir (1er Mai), le CEM les Cinq-Innocents sis à la rue Khelifa-Boukhalfa. Il est à souligner que l'instruction du ministère de l'Education nationale de retenir les élèves à l'intérieur des établissements a réduit l'ampleur de la grève. Du moins l'a rendue invisible par l'absence des élèves dans la rue. Dans ce registre, le président de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE), Khaled Ahmed, a fait savoir que certains chefs d'établissement, particulièrement ceux affiliés aux syndicats grévistes, n'ont pas « respecté » cette instruction. Notre interlocuteur regrette cet agissement qui renseigne sur l'« anarchie » qui règne au sein de l'administration et surtout son « incapacité » à gérer ce genre de situation. « Il y a des parents qui ne savent pas si leurs enfants seront retenus à l'école ou pas. Nous sommes dans le flou. Les directeurs d'établissement ne communiquent pas. Chacun fait ce que bon lui semble. L'anarchie est partout », a-t-il déclaré. Notre interlocuteur dénonce, également, l'attitude des inspecteurs qui, selon lui, ne veulent pas assumer leur mission de contrôle et de suivi des enseignants. Il dira qu'ils doivent interdire aux enseignants contractuels et à ceux nouvellement recrutés d'observer la grève. « Il se trouve qu'au niveau de certains établissements, des enseignants contractuels et ceux nouvellement recrutés sont en arrêt de travail. C'est un comportement inacceptable. Les inspecteurs doivent intervenir pour mettre un terme à leurs contrats », a-t-il dit. Quant aux conséquences de cette nouvelle action de protestation sur le programme scolaire, Khaled Ahmed ne s'en inquiète pas pour le moment. Selon lui, le temps perdu peut être récupéré. Toutefois, il a soutenu que la situation pourrait devenir « angoissante » si les syndicats décidaient d'aller vers une grève illimitée. « Dans ce cas de figure, les conséquences seront fâcheuses sur le cursus scolaire des élèves », a-t-il alerté. Il convient de rappeler que l'intersyndicale regroupe 11 syndicats des secteurs de la Fonction publique dont l'éducation, la santé et l'administration publique. Le front avait appelé à une grève les 17 et 18, puis les 24 et 25 octobre pour le retrait du projet de loi relatif à la retraite et le maintien de la retraite proportionnelle en vigueur depuis 1997. Ces syndicats revendiquent également leur participation à l'élaboration du nouveau code du travail.