La grève à laquelle a appelé l'Intersyndicale représentant différents secteurs d'activité pour revendiquer le maintien de la retraite anticipée sans condition d'âge a été « largement suivie » au premier jour dans le secteur de l'éducation. C'est ce que nous ont indiqué, hier, les syndicats initiateurs du mouvement de protestation. Ces derniers ont annoncé un taux de participation de 75%. Hier, au niveau des établissements scolaires, c'est pratiquement le scénario de la semaine dernière qui s'est reproduit : les enseignants affiliés aux syndicats grévistes ont respecté le mot d'ordre de grève, alors que ceux des autres organisations syndicales non concernées par la grève ont assuré normalement le service. C'est ce que nous avons constaté au niveau des lycées El Idrissi, Arroudj-Kheireddine-Barberousse (ex-lycée Delacroix) et des CEM Aïssat-Idir, les Cinq-Innocents, situé au boulevard Victor-Hugo. Les élèves sont restés à l'intérieur des établissements, sur instruction du ministère de l'Education. Selon le chargé de la communication de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), Djelali Belkhir, la grève a été largement suivie par les travailleurs, tous secteurs confondus. « Malgré notre disponibilité totale pour un dialogue avec le gouvernement au sujet du dossier de la retraite, il continue d'ignorer les syndicats autonomes », a-t-il regretté. Et d'ajouter qu'il ne restait alors aux syndicats que cette action de protestation dans l'espoir de pousser le gouvernement à revoir sa copie et sa manière de voir les choses concernant le dossier de la retraite ainsi que le projet du code du travail. Selon lui, les travailleurs sont déterminés à poursuivre la grève. Il a fait savoir qu'après ces deux jours de grève, l'Intersyndicale se réunira pour évaluer son mouvement de protestation mais aussi pour décider des actions à entreprendre dans les jours qui viennent. Dans ce sillage, il n'a pas écarté l'idée d'aller vers une grève illimitée, l'organisation d'un méga-rassemblement au niveau de la salle Atlas et des sit-in devant l'Assemblée populaire nationale. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, n'a pas caché la « satisfaction » des syndicats quant à l'adhésion des travailleurs au mot d'ordre de grève. « Nous sommes sur la même dynamique que la semaine dernière. L'adhésion n'a pas baissé. La prise de conscience a augmenté chez les travailleurs », a-t-il dit. Notre interlocuteur dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement ne veut toujours pas inviter les syndicats à la négociation. Il dit qu'il ne croit pas en cette fameuse « liste des métiers pénibles » comme dérogation accordée aux travailleurs pour partir en retraite anticipée.