L'Algérie abrite, depuis hier, au Palais des nations (Club des Pins), à Alger, les travaux de l'atelier international d'experts du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur les plans nationaux pour la prévention de l'extrémisme violent au profit des pays du Sahel ainsi que la 4e session plénière du groupe de travail sur le Sahel de ce Forum. S'inscrivant dans le cadre des efforts permanents de l'Algérie visant l'éradication de ce fléau transfrontalier, ces deux rencontres sont coprésidées par l'Algérie et le Canada. Le GCTF est un rassemblement informel de pays ayant pour objectif la contribution à la définition de normes internationales visant à garantir la mise en œuvre efficace de la stratégie mondiale de lutte antiterroriste. Messahel : « Le terrorisme n'a pas de frontières » L'Algérie est membre fondateur du GCTF qui constitue une plateforme informelle et multilatérale de lutte contre le terrorisme, regroupant une trentaine de membres, lancée officiellement en septembre 2011 à New York. « La communauté internationale est interpellée par le rôle crucial de la question du développement au Sahel dans la lutte qu'impose la menace de l'extrémisme violent et du terrorisme à cette région », a souligné hier à Alger le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lors de son intervention, relevant que la menace terroriste persiste dans cette partie du continent africain, malgré les énormes efforts et moyens humains et matériels consentis par les pays de la région pour l'endiguer et la supprimer. « En dépit des efforts consentis en faveur de l'amélioration du niveau de vie des populations et l'amorce de dynamiques nationales et régionales de développement économique et de promotion de la croissance, force est de constater que les ressources fort limitées dont disposent ces pays ne leur permettent pas de répondre à toutes les attentes et continuent de représenter des facteurs de fragilisation socioéconomique de ces pays. Ainsi, le rayon d'action des groupes terroristes s'est malheureusement élargi et a fait d'innocentes victimes dans de nouvelles et paisibles villes de l'Afrique de l'Ouest, alertant, par là même, l'ensemble des pays de la région sur la réalité et l'effectivité de la menace terroriste et sur la capacité de ses tenants à choisir les lieux, la nature et la portée de leurs actions criminelles », a-t-il expliqué tout en précisant que le terrorisme ne se fait pas de limite. « Le terrorisme ignore les frontières et n'a pas besoin de justifications, autre que sa propre logique, pour commettre ses crimes », a-t-il rappelé, notant dans le même sillage que « le phénomène de recrutements et des retours des zones de conflits, dont l'Irak, la Syrie et la Libye, des combattants terroristes étrangers, connaît au Sahel aussi une montée en cadence ». Combattre la jonction entre le terrorisme et le crime organisé transnational Par ailleurs, le ministre a fait remarquer que le Sahel « subit également les contrecoups de la jonction entre le terrorisme et le crime organisé transnational, jonction dont l'ampleur est aujourd'hui reconnue et documentée par les institutions même des Nations unies ». « Aujourd'hui, le crime organisé au Sahel prend différentes formes et s'investit dans un large éventail d'activités criminelles, dont les plus visibles restent le trafic de drogues et d'armes, la traite des êtres humains, les kidnappings contre rançons ainsi que la migration illégale causée par la pauvreté et l'insécurité, découlant de l'expansion du terrorisme et des interventions militaires étrangères génératrices de chaos », a-t-il expliqué. De même, il a souligné que l'Algérie « entretient de denses relations de coopération multiforme et multisectorielle avec certains des pays voisins, comme elle ne ménage aucun effort pour renforcer la coopération régionale au sein du Cemoc et de l'UFL, convaincue que c'est avec l'amélioration constante de la coordination, le dialogue et l'action que la menace terroriste sera mieux combattue et rapidement réduite dans notre région ».