Intervenant devant les participants à la 5e réunion ministérielle du Forum global de la lutte contre le terrorisme, Abdelkader Messahel a indiqué que l'Algérie ne s'inclinera jamais devant ce fléau. Le chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui a représenté l'Algérie à ce Forum a ajouté que le terrorisme constitue une menace mondiale à facettes multiples et qui exige une réponse globale et coordonnée. «Le lourd tribut que l'Algérie a payé face au terrorisme fait qu'elle ne s'inclinera jamais devant ce fléau qui représente une menace mondiale à facettes multiples et qui exige une réponse globale et coordonnée», a indiqué M. Messahel dans une allocution prononcée à la 5e réunion ministérielle du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF). Le ministre délégué a rappelé que l'Algérie participait «activement» aux efforts déployés pour lutter contre le terrorisme conformément aux objectifs de la Stratégie mondiale de lutte contre ce fléau adoptée en 2006 par les Nations unies. «L'Algérie met tout en œuvre pour renforcer sa contribution aux activités des différents mécanismes de concertation et de coopération, y compris avec le Forum global de lutte contre le terrorisme dont elle s'honore de co-présider avec le Canada, le groupe de travail Sahel», a-t-il fait savoir. M. Messahel a indiqué qu'au plan normatif, en particulier, «l'exemple édifiant de l'action proactive de l'Algérie porte, depuis ces dernières années, sur l'objectif du tarissement de toutes les sources qui concourent au financement du terrorisme», se félicitant que cette question bénéficie de «toute l'attention» de la part du GCTF. «Comme vous le savez, ces sources (de financement du terrorisme) sont nombreuses, occultes et se camouflent dans bien des cas sous des prête-noms. Il est aujourd'hui établi que le terrorisme se nourrit des rançons versées suite à des enlèvements, du crime organisé transnational ainsi que des sources occultes», a-t-il expliqué. Dans ce contexte, le ministre délégué a relevé que pour convaincre que le paiement de rançons aux groupes terroristes équivaut à une forme de contribution au financement de leurs activités, l'Algérie s'est, très tôt, attelée à alerter la communauté internationale sur les défis qu'une telle pratique pose pour la lutte contre le terrorisme. «Nous nous félicitons des avancées notables enregistrées sur la voie de la prohibition du paiement des rançons depuis l'adoption des résolutions 256 de juillet 2009 de l'Union africaine (UA) et 1 904 de décembre 2009 du Conseil de sécurité traitant du financement du terrorisme», a-t-il dit. Il convient également, a poursuivi M. Messahel, de relever d'autres avancées relatives à la prohibition du paiement des rançons, notamment dans le cadre du G8 et au niveau du Conseil de l'Europe qui a fermement condamné les enlèvements de personnes par des groupes terroristes et leur libération contre le versement de rançons, dans une résolution adoptée le 23 juin 2014. «Récemment, l'Algérie a traduit de nouveau dans les faits son engagement pour le non-paiement de rançons en parvenant à libérer, sans aucune contrepartie, les derniers otages enlevés par les groupes terroristes il y a plus de deux ans à Gao, au nord du Mali», a-t-il rappelé. Selon lui, la politique de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme comporte une dimension régionale «très affirmée» et œuvre à développer un partenariat «solide et multiforme», dans l'esprit de la politique d'appropriation que «l'UA prône avec les pays de la région du Sahel dont certains connaissent, depuis ces dernières années, des défis dangereux de par l'expansion des activités des groupes terroristes». L'Algérie participe ainsi dans les programmes de formation, d'équipement et d'échange d'information au profit de ces pays comme témoigne la présence, à Tamanrasset, du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), spécialisé dans la lutte antiterroriste au Sahel, et l'Unité de fusion et liaison (UFL), dont le siège est à Alger, chargée du renseignement, et du Centre africain de recherche et d'études sur le terrorisme (Caert) basé également à Alger. «L'Algérie poursuit dans le même esprit sa contribution à la stabilisation et à la promotion de la paix dans le Maghreb, dans le nord du Mali, au Sahel, en Afrique, dans le plein respect des principes universels de souveraineté des Etats et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures», a-t-il ajouté. Le ministre délégué a affirmé que les déploiements militaires «importants» consentis au niveau des frontières algériennes «participent de notre souci d'assurer non seulement la sécurité nationale mais aussi celle de nos voisins». M. Messahel a, par ailleurs, souligné que la dernière réunion du groupe de travail sur le Sahel a préconisé un certain nombre de recommandations visant le renforcement de la lutte antiterroriste comme celle ayant trait à l'organisation d'un programme de séminaires sur la mise en œuvre du mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques pour denier aux terroristes le bénéfice des enlèvements contre rançons. Ces recommandations comprennent également l'organisation d'une réunion d'experts vers la fin de 2014 ou début 2015 à Alger, en vue d'élaborer un addendum au mémorandum d'Alger pour identifier des mesures plus pratiques et mieux ciblées sur la prévention du paiement de rançons, ainsi que l'organisation de la 3e réunion plénière du groupe de travail Sahel en mars 2015 à Alger. Concernant le Forum, le ministre délégué a affirmé que le GCTF est appelé à intensifier son action pour transformer l'élan observé autour de la question du paiement de rançons en un large soutien international à l'interdiction totale de cette pratique dans le cadre d'un instrument juridiquement contraignant additionnel à la Convention internationale de 1999 pour la répression du financement du terrorisme.