Au lendemain de sa réélection à la présidence du principal mouvement palestinien, le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est adressé, hier, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, aux membres du Fatah réuni en congrès, le premier depuis sept ans. Il a défendu sa politique de solution négociée avec les Israéliens. Les 1.400 membres, venus de Cisjordanie, de Ghaza et de la diaspora ont voté, mardi dernier, pour reconduire — « par consensus », selon un porte-parole — Abbas, 81 ans et également chef de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à la tête de leur parti. Le Fatah est la « colonne vertébrale » de l'OLP, l'entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens, rappelle Wassel Abou Youssef, membre de la direction de l'OLP. Tout changement au sein de ce parti aura donc une incidence sur l'OLP qui chapeaute l'Autorité palestinienne, entité intérimaire qui perdure faute d'Etat. L'élection d'Abbas à la tête du Fatah n'a pas suscité de débats. En revanche, celles, à partir de demain, des instances dirigeantes du Fatah, le conseil révolutionnaire — 80 membres élus et une quarantaine nommés — et le comité central — 18 membres élus et quatre nommés par le président —, s'annoncent plus serrées. L'objectif du congrès, explique son porte-parole Mahmoud Abou Al-Hija, est de déterminer « que faire » face à « l'horizon politique bouché et à l'impasse des négociations ». Ces élections permettront notamment de « choisir des dirigeants pour la prochaine étape », selon Saëb Erakat, numéro deux de l'OLP, et candidat pour un nouveau mandat au sein du comité central. Une prochaine étape qui s'annonce compliquée, alors que le processus de paix est au point mort depuis des années, que la question palestinienne a été reléguée à l'arrière-plan diplomatique par les autres crises régionales et que la division entre l'Autorité palestinienne qui contrôle la Cisjordanie et le mouvement Hamas qui tient Ghaza empêche la tenue d'élections depuis dix ans. Fait exceptionnel, un message du chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans lequel il s'est dit « prêt à coopérer avec le Fatah », a été lu à l'ouverture du congrès. Présent à la rencontre, le chef de file des députés arabes israéliens, Ayman Odeh, a salué la position de Mahmoud Abbas face « au chef du gouvernement le moins enclin à la paix », Benjamin Netanyahu.