Le président français, François Hollande, a annoncé, jeudi dernier au soir, qu'il ne se présentera pas comme candidat à la présidentielle de mai 2017, au moment où la gauche, sa formation politique, a ouvert la course de la primaire. François Hollande s'est exprimé en direct de l'Elysée pour annoncer qu'il renonçait à être candidat, alors qu'il avait indiqué, selon ses proches, qu'il ne voyait pas d'inconvénient de passer par la primaire de la gauche, en pleine phase de dislocation. « Je suis conscient des risques. J'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle », a-t-il déclaré, la mine sombre. C'est la première fois qu'un président en exercice de la Ve République renonce à briguer un second mandat. Au cours de son intervention, le Président sortant a évoqué son bilan depuis son élection en mai 2012 : l'accord de Paris sur le climat, des moyens pour l'école, la lutte contre le terrorisme et la reconstruction de l'Europe. Cependant, il a regretté d'avoir proposé la déchéance de la nationalité. Hollande n'a pas épargné de ses critiques le candidat de la droite et du centre, François Fillon, malmené actuellement pour sa volonté de privatiser la sécurité sociale. « Je respecte la personne, le parcours de François Fillon, mais j'estime que les projets qu'ils portent mettent en cause notre modèle social », a affirmé François Hollande. Même si cette décision est loin d'être une surprise pour la majorité des Français, François Hollande a laissé planer le suspense. Ses détracteurs n'ont pas manqué de qualifier sa décision d'« aveu d'échec ». Première conséquence de cette décision, le Premier ministre, Manuel Valls, qui a annoncé qu'il était prêt à affronter la droite à la présidentielle, sera tenté de se déclarer candidat du Parti socialiste à la primaire de la gauche, prévue pour la fin janvier. L'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, 54 ans, a été le premier à déposer sa candidature pour ce scrutin prévu les 22 et 29 janvier. Les autres postulants ont jusqu'au 15 décembre prochain pour déposer leurs candidatures. Quel que soit le candidat socialiste issu de la primaire, ce dernier devra affronter, outre les représentants de la droite et de l'extrême droite, le candidat de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, et l'ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a quitté ses fonctions en août dernier, qui refusent tous deux de se plier à l'exercice de la primaire. Compte tenu de ces divisions, tous les sondages prédisent un second tour de la présidentielle entre le candidat de la droite, François Fillon, ex-Premier ministre, et la cheffe de l'extrême droite, Marine Le Pen.