Une première explosion d'une voiture piégée en mouvement a visé la police antiémeute près du stade de l'équipe de football de Besiktas à la Vodafone Arena, un quartier touristique, situé entre l'emblématique place Taksim et l'ancien palais de Dolmabahçe, abritant actuellement les bureaux stambouliotes du Premier ministre. Un kamikaze s'est fait exploser moins d'une minute plus tard au milieu d'un groupe de policiers dans un parc voisin, selon les autorités. Selon le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, les premiers éléments recueillis pointaient en direction des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce dernier ainsi qu'une organisation dissidente connue sous le nom de TAK s'en prennent régulièrement à des cibles de la police. 13 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en lien avec l'attaque de samedi soir, la dernière d'une vague d'attentats qui a ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015. Istanbul et plusieurs autres villes turques ont été frappées par une série d'attentats revendiqués par la mouvance séparatiste kurde et d'autres attribués aux terroristes du groupe Daech ou FETO (acronyme du mouvement de Fethullah Gülen accusé d'être le cerveau du coup d'Etat de juillet dernier). Vives condamnations Le président, Recep Tayyip Erdogan, a reporté une visite prévue au Kazakh-stan, a annoncé, hier, l'agence progouvernementale Anadolu. « Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme », a réagi le président Erdogan dans un communiqué. « Il apparaît que ces explosions (...) avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes », a souligné M. Erdogan, assurant : « Nous allons vaincre le terrorisme ». Après avoir décrété diman-che journée de deuil, il a assisté, dans la matinée, à une cérémonie d'adieu à des policiers tués, selon des images retransmises en direct par les chaînes de télévision. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné le double attentat souhaitant que les coupables « soient rapidement identifiés et traduits en justice ». Dans une déclaration rendue publique à New York par son porte-parole, il exprime ses « plus profondes sympathies et condoléances » aux familles des victimes, ainsi qu'au gouvernement et au peuple de Turquie, souhaitant un prompt rétablissement aux blessés. L'ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné sur Twitter une « attaque lâche » et assuré se tenir « aux côtés du peuple turc contre le terrorisme ». Plusieurs pays européens ont également condamné cette attaque et exprimé leur solidarité avec la Turquie. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a condamné « les actes horribles de terrorisme », assurant que l'organisation se tenait aux côtés de « notre alliée la Turquie » et restait « déterminée à combattre le terrorisme sous toutes ses formes ».