Opération n Les autorités turques multiplient les coups de filet, arrêtant militaires et magistrats soupçonnés d'être proches du prédicateur Fethullah Gülen, un ex-allié du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'être l'instigateur du putsch. Les forces de sécurité turques ont effectué tôt ce lundi de nouveaux coups de filet dans l'armée, poursuivant le «grand ménage» entrepris par le président Recep Tayyip Erdogan qui inquiète de plus en plus la communauté internationale. 103 généraux et amiraux ont été placés en garde à vue, a rapporté ce lundi l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Et ce sont, au total, quelque 6 000 militaires à avoir été placés en garde à vue et près de 3 000 mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de juges et de procureurs, après la tentative de coup d'Etat qui a officiellement fait au moins 290 morts, dont plus de 100 putschistes. Selon l'agence, qui dresse une liste détaillée de leurs noms, ces officiers supérieurs proviennent de l'armée de l'air, de terre, de la Marine et des quatre coins du pays. Ils sont soupçonnés d'avoir pris part au putsch raté qui s'est déroulé dans la nuit de vendredi. Anadolu avait fait état hier soir de 70 généraux et amiraux en garde à vue. Parmi eux figure l'ancien chef de l'armée de l'air, le général Akin Oztürk, soupçonné d'être l'un des meneurs de la tentative de coup d'Etat. Des unités de la police antiterroriste à Istanbul ont effectué une descente à la prestigieuse académie de l'armée de l'air de la métropole à la recherche de factieux, a annoncé l'agence Anadolu. Par ailleurs le général Mehmet Disli, qui a mené la prise en otage du chef d'état major Hulusi Akar pendant la tentative de putsch, a lui aussi été placé en garde à vue, ont indiqué des responsables turcs. M. Erdogan a déclaré hier que le «virus» factieux serait éliminé de l'ensemble des institutions de l'Etat. a communauté internationale a mis en garde la Turquie contre la tentation d'une répression généralisée. Par ailleurs, quelque 1 800 membres des forces spéciales de la police ont commencé à être déployés dans la nuit à Istanbul afin de sécuriser les points sensibles de cette mégalopole, a rapporté tôt ce lundi Anadolu. «Ne désarmez pas» l «Ce n'est pas fini, ne désarmez pas» titrait en une ce lundi le quotidien Hurriyet citant les appels répétés d'Erdogan à ses partisans de continuer à tenir la rue face à une menace qui ne serait pas écartée. Plusieurs milliers de personnes ont à nouveau obtempéré, rassemblées dans la nuit d'hier sur la place Taksim ainsi que sur la place Kizilay, à Ankara. «Le jour, allons travailler. Le soir, après le travail, poursuivons notr veille», a lancé à Ankara le Premier ministre turc Binali Yildirim. 9 000 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur limogés l Près de 9 000 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur turc ont été limogés après la tentative de coup d'Etat manquée, a rapporté ce lundi l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Au total, 8 777 personnes, dont 30 cadres, ont été écartées, selon Anadolu qui cite le ministère de l'Intérieur. Rassemblements l Plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblés dans la nuit d'hier sur la place Taksim, ainsi que sur la place Kizilay, à Ankara, afin d'apporter leur soutien au président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a réitéré son appel à descendre dans la rue malgré la mise en déroute des putschistes. Ce matin, à Istanbul l Si l'activité semblait reprendre normalement ce lundi matin dans les rues stambouliotes, quelque 1 800 membres des forces spéciales de la police ont commencé à y être déployés dans la nuit pour en sécuriser les points sensibles. Les marchés semblaient en tout cas prendre acte du progressif retour à l'ordre : la lire turque a repris des couleurs, s'échangeant à 2,93 pour un dollar après une dégringolade historique à 3,04 lires pour un dollar dans la foulée du déclenchement du putsch. La bourse d'Istanbul, fermée quand le coup s'est déclaré, a toutefois ouvert en baisse de 2,3%.