Alliance, fusion, listes communes, ces mots reviennent à chaque rendez-vous électoral. Les prochaines élections législatives ne font pas exception. Le Front pour la justice et le développement (El Adala) et le parti Ennahda ont donné le ton en annonçant, vendredi dernier, une alliance partisane. Qu'en est-il des autres formations politiques en lice ? Le Rassemblement national démocratique (RND) écarte toute alliance possible. Son porte-parole, Seddik Chiheb, a estimé que le parti a suffisamment de compétences et d'ambitions pour aller seul et en force aux prochaines élections. « Je pense qu'il y a une mauvaise interprétation du concept. Une alliance ne peut se concrétiser qu'après les élections pour constituer la majorité, mais jamais avant ». Il précise que les « petits partis » sont libres de s'organiser comme bon leur semble. « Rien ne les empêche de sceller des alliances », a-t-il dit. De même pour le chargé de communication du parti Tadjamou Amel Jazaïr (TAJ), Nabil Yahiaoui. Il a affirmé que son parti entamera les prochaines élections avec ses propres listes et ses militants. « Nous n'avons pas besoin d'alliance. Nous sommes capables de récolter le nombre requis de signatures exigées par la loi pour pouvoir y participer. Nous sommes déjà très avancés dans la récolte des signatures. Je vous confirme que nous serons présents dans les 48 wilayas, en plus de l'étranger », a-t-il dit. N'empêche, il a souligné que l'idée de constituer des alliances est une procédure « naturelle » qui est pratiquée partout ailleurs dans le monde. Pour sa part, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a soutenu que le parti ne pense pas actuellement nouer des alliances. « Nous avons nos candidats et nos militants. Nous sommes capables de récolter le nombre de signatures exigées par la loi. Nous avons déjà commencé notre précampagne pour la récolte des signatures. Nous comptons y participer dans toutes les wilayas », a-t-il souligné. Ceci dit, il a indiqué que son parti est favorable au principe de sceller des alliances pour surveiller les élections et lutter contre la fraude. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'est pas contre l'idée d'alliances. Toutefois, « celles-ci doivent s'effectuer au niveau des circonscriptions électorales », a précisé le vice-président du parti, Naâmane Laouar. Il a expliqué que les listes des candidats doivent être confectionnées au niveau local par les militants en toute liberté, sans intervention des instances dirigeantes. Pour notre interlocuteur, cette procédure est le meilleur choix. Naâmane Laouar se souvient de l'échec de l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, El Islah et Ennahda) et ses fameuses listes communes établies lors des élections législatives de 2012. Il a reconnu que cette expérience (AAV) a montré que la confection des listes électorales au niveau central a été un mauvais choix. « A l'époque, ce sont les chefs de parti qui ont décidé du choix des listes des candidats. Les résultats étaient par la suite décevants. Les listes n'ont pas été compétitives. C'est pourquoi nous avons décidé cette fois-ci, s'il y a alliance, de changer le mode opératoire en donnant toute la liberté aux militants au niveau local de confectionner les listes de leurs représentants », a-t-il soutenu. Précision : l'article 94 du projet de loi organique relatif au régime électoral stipule que la liste de candidats présentée au nom d'un ou d'une coalition de partis politiques ou à titre d'une liste indépendante doit être expressément parrainée selon l'une des formules suivantes. En premier lieu, l'obtention de 4% des suffrages exprimés lors des élections législatives précédentes est exigée. En second lieu, il est demandé d'avoir 10 élus au niveau de la circonscription électorale concernée dans laquelle la candidature est présentée. Dans le cas où une liste de candidats est présentée au titre d'un parti politique ayant pris part à l'élection précédente ou au nom d'un parti qui participe pour la première fois aux élections, elle doit être appuyée par au moins 250 signatures d'électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir. La liste présentée au titre d'une liste indépendante, qui ne remplit pas l'une des deux conditions sus-indiquées, doit recourir à la collecte des signatures.