Des centaines d'enseignants contractuels, de chômeurs et de ressortissants algériens qui ont fui l'enfer libyen se sont rassemblés hier devant la présidence de la République pour se faire entendre. Les enseignants contractuels ont affirmé que l'avenir des enfants dépend de leur stabilité professionnelle. Après l'échec de la dernière réunion avec le conseiller à la présidence, les quelque vingt mille enseignants contractuel comptent aller jusqu'au bout, affirmant qu'ils ne dialogueront avec personne. « Nous ne voulons rencontrer personne, mais une confirmation», affirme un représentant des enseignants, avant de préciser que les enseignants contractuels sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Les enseignants contractuels, qui ont organisé le 8 du mois en cours des rassemblements à travers plus de vingt-trois wilayas, affirment qu'ils poursuivront leur mouvement de protestation jusqu'à ce qu'ils soient permanisés. « On restera ici jusqu'à l'aboutissement de la plate-forme de revendications », dira-t-on. Le comité des chômeurs algérien, qui a annulé le rassemblement auquel il a appelé et qui devait avoir lieu à la place des Martyrs, a rejoint dans l'après-midi les enseignants grévistes. Les initiateurs de cette protestation ont décidé d'annuler leur action en raison, ont-ils avancé, « de la forte présence des forces de maintien de l'ordre ». Toutefois, tout porte à croire que le rassemblement a été annulé en raison de l'absence des manifestants. La délégation a été reçue par un responsable de la direction des requêtes et des relations avec les citoyens au niveau de la Présidence. Dans une plate-forme de revendications, le comité des chômeurs algérien réclame une allocation chômage à hauteur de 50% du Smig (fixé à 15 000 dinars), la permanisation de tous les contractuels du préemploi du filet social et de tous les travailleurs précaires, l'ouverture de nouveaux postes budgétaires dans tous les secteurs, notamment dans la fonction publique, l'interdiction des licenciements économiques et la suppression du service militaire pour les jeunes de 25 ans et plus et la baisse de la durée du service militaire à 6 mois. Les ressortissants algériens établis en Libye ont, quant à eux, souligné dans une lettre adressée au président de la République qu'ils sont tout perdu après des années d'efforts de dur labeur. Les Algériens résidant en Libye demandent l'intervention du premier magistrat du pays pour prendre en charge leurs préoccupations. Un ressortissant a indiqué que «depuis l'éclatement des évènements qui secouent ce pays, nous avons perdu nos maisons et tous nos biens».