Hier, des centaines de personnes se sont déplacées au Palais des expositions de la Safex, à Alger, pour découvrir un large éventail du savoir-faire local. Une centaine de producteurs algériens constitués en petites entreprises ou en groupes représentant six secteurs d'activité proposent de nouveaux produits. Selon de nombreuses personnes, « ils répondent aux besoins du consommateur ». Inscrite dans le processus de développement économique du pays et de reflet de la nouvelle vision économique basée sur l'encouragement de la production nationale, la Foire a regroupé des professionnels de l'agroalimentaire, de l'emballage, des industries mécaniques, métallurgiques et sidérurgiques, les industries chimiques et pétrochimiques, les services financiers, les industries manufacturières, électriques, électroniques et de l'électroménager. Une nouveauté majeure attire de nombreux curieux. Des personnes s'agglutinent devant les véhicules militaires de marque Mercedes-Benz. Ces engins rutilants sont montés dans l'usine d'Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret. Le groupe BCR, un fleuron de l'industrie algérienne, n'a pas pris une ride. Il a survécu à la désagrégation du tissu industriel. Des ménagères et de la robinetterie ornent les vitrines du stand. Le représentant de la marque nous avoue que « la concurrence est rude notamment dans la robinetterie ». « Notre marque a une part du marché national estimé à 80% », nous confie-t-il. « Deux produits nouveaux, la grande louche et le couteau de boucherie, sont présentés. « Nous exposons des produits avec un nouveau design (tedj, ligne et Versailles). « Cela a donné un coup de jeunesse à notre gamme », a-t-il estimé. Entreprises relancées Dans le segment industrie manufacturière, le groupe national Getex, spécialisé dans le textile et le cuir, est présent avec une multitude d'articles. Ce groupe spécialisé dans l'habillement et le textile de base (tissu et tannerie) reprend son souffle. Il semble tenir face à « l'invasion » du prêt-à-porter chinois et le déclin de la filière durant la décennie noire. « Tous les espoirs sont permis depuis la relance entamée en juillet 2011 et à la lumière des lois de finances de 2015 et de 2016 et la politique d'encouragement de la production nationale », soutient Yazid Hamadat, responsable du groupe. Un important projet en partenariat avec une entreprise turque est en phase de réalisation. Dans le cadre de la loi 51-49%, 8 complexes intégrés dans la wilaya de Relizane boosteront la filière. Parmi les entreprises privées ayant relevé également le pari de la concurrence, la Sarl Essalem Electronics. C'est l'un des leaders incontestés et incontestables dans le domaine de la production et la distribution des produits électroniques et de l'électroménager sous le label Starlight. Lancée en 2009 après sa séparation avec la marque LG, Starlight s'est fait une place sur le marché national. Sa gamme de produits assure un excellent rapport qualité-prix. Cet atout a favorisé le succès de la marque dans les foyers algériens. Starlight participe, cette fois-ci, avec trois nouveaux produits. Il s'agit « du téléviseur incurvé de 55 pouces intégrant l'ultra HD et la 3D, un réfrigérateur fabriqué à 80% avec des pièces usinées localement et une autre TV avec un écran incassable de 50 pouces », nous explique Safia Djebbara, la chargée de communication. « Il y a aussi ce téléviseur incurvé avec une économie de consommation de l'électricité disponible en 32, 40 et 55 pouces », tient-elle à montrer. L'un des domaines où le savoir-faire algérien progresse est l'électronique. Stream System, lancé en 2001, s'est assuré une notoriété grâce à la fabrication en sous-traitance de cartes mères de télévisions pour la marque LG. L'entreprise est la seule à en assurer les smartphones. Selon le responsable des ventes à NITC, « Stream System a travaillé en partenariat avec des firmes grecques et espagnoles, d'où notre intégration au marché mondial ». « La marque a décroché un partenariat avec une autre société espagnole pour un montant de 50 millions d'euros », s'est-il réjoui. La Foire de la production nationale s'avère un espace de découverte des produits fabriqués localement. Trop souvent, faute de campagne d'information et de publicités percutantes, le visiteur cache mal son étonnement.