Accompagné de son orchestre, Abdallah Dhaouadi, grande figure de la chanson soufie en Tunisie, a créé l'évènement, samedi soir, à l'Opéra d'Alger, à l'occasion du 11e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, clôturé hier en grande pompe. Programmé en dernière partie, le chantre mystique a enchanté l'auditoire en exécutant une multitude de pièces poétiques musica-les, puisées toutes dans l'intarissable répertoire lyrique soufi, El Inchad notamment. D'une voix puissante et cristalline, il entame son récital par le genre malouf dont la Tunisie et l'Algérie se partagent pratiquement le « parrainage » dans le Maghreb. « Charibna ala dhikr al habib », « Mohamed El hachimi » et autres sont autant de textes spirituels que l'hôte du festival a interprétés avec ferveur. D'une qacida à une autre, Abdallah Dhaouadi envoûte. Maître dans son genre, il fait découvrir aux mélomanes de belles pièces du patrimoine musical tunisien. Pour boucler la boucle, l'artiste s'est permis un caprice en interprétant un morceau cher aux Aïssaoua, « Ya wali meknes », sur un rythme tonitruant suscitant une belle ambiance parmi l'auditoire. Pour la petite histoire, Abdallah Dhaouadi est un maître qui s'exprime avec un mélange subtil de mezwed, de chaâbi incorporant des airs soufis qui sortent aussi de l'ordinaire. Pas moins de huit opus sur le marché, dont un subven-tionné par le ministère tunisien de la Culture, s on associé aux plus prestigieux moments radiophoniques de musique soufie. Dhaouadi s'est produit à diverses occasions dans des manifestations culturelles nationales et internationales.