La coalition internationale menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis veut passer «aux phase politique et diplomatique» de la gestion de la crise libyenne. 35 ministres des Affaires étrangères des pays participants directement ou pas à l'opération militaire en Libye, des représentants de l'ONU, de l'Otan, de l'Union africaine et de la Ligue arabe se réuniront aujourd'hui à Londres. Au menu de cette réunion à laquelle le Conseil national de transition (CNT) a été convié : un, faire le point sur l'application de la résolution 1973 qui aurait dévié de ses objectifs, selon les Russes qui n'ont pas été invités à Londres ; deux, déterminer le « groupe de contact » qui pilotera politiquement les opérations militaires désormais sous commandement de l'Otan et préparera l'avenir et la transition ; trois, examiner les différents plans de sortie de cette crise et les options possibles pour faciliter le départ de Mouammar Kadhafi. Bien avant cette réunion cruciale, Paris et Londres ont annoncé une initiative franco-britannique pour une solution politique de la crise libyenne « au-delà de l'intervention militaire ». Elle s'articule fondamentalement sur l'isolement de Kadhafi, le départ de ce dernier « immédiatement » car, comme le souligne la résolution de la Ligue arabe, il a perdu toute légitimité, un appel appuyé aux Libyens à « forger un processus de transition représentatif, une réforme constitutionnelle et des élections libres et régulières » autour d'un CNT exhorté à « instaurer un dialogue politique national » avec « les représentants de la société civile et tous ceux qui souhaiteraient participer au processus de transition vers la démocratie ». L'Italie n'est pas restée en reste. Elle présentera un plan, probablement avec l'Allemagne. Ce plan prévoit, comme le suggèrent Paris, Londres et Washington, un exil du colonel Kadhafi, « même à l'intérieur du régime, il y a des gens qui travaillent à cette solution », reconnaît le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini qui explique que ce plan qui aidera à l'émergence d'une « Libye démocratique, souveraine et unie », porte aussi sur un cessez-le-feu garanti par l'ONU, des consultations larges avec les nombreuses tribus libyennes et un couloir humanitaire permanent ». Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, pourrait sortir son plan. « Si les deux parties le souhaitent, Ankara prendra les mesures nécessaires pour jouer un rôle de médiateur dans le cadre de l'Otan, de la Ligue arabe et de l'Union africaine », dit-il. Dernière offre sur la table : celle de l'Union africaine. Lors de sa réunion à Addis-Abeba vendredi dernier, l'organisation panafricaine a adopté une feuille de route parfaitement en ligne avec les objectifs de la coalition (cessez-le-feu entre factions libyennes, réformes politiques, facilitations des opérations humanitaires, protection des ressortissants étrangers).