Outre l'instabilité des lois en Algérie, les hommes d'affaires américains sont confrontés aussi au problème de la langue. Les hommes d'affaires anglais également. D'ailleurs, l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Martyn Roper, l'a bien signalé hier lors de l'ouverture à Alger de la première conférence nationale sur l'enseignement d'anglais à l'initiative de British Council. «La coopération entre la Grande-Bretagne et l'Algérie est très intense en matière économique, dont l'industrie et l'énergie, dans les questions internationales et en matière de lutte contre le terrorisme et l'émigration. Nous avons donc besoin d'interlocuteurs qui maîtrisent la langue anglaise. C'est pour cette raison que je soutiens cette conférence initiée par British Council», estime-t-il en assurant, au passage, que les visas anglais sont accessibles pour tout le monde à condition que les candidats présentent leurs demandes correctement et à temps. Pour revenir à la conférence qui regroupe 160 enseignants d'anglais sur 1010 candidats dans des ateliers et de workshops sur les techniques modernes d'enseignement de cette langue, par les arts dramatiques notamment, Janicis McGrady, directrice des projets d'enseignement d'anglais en Algérie, explique que le but de cette rencontre, animée par une trentaine d'experts et formateurs algériens, jordaniens, anglais et américains, n'est pas d'enseigner uniquement la langue anglaise mais aussi d'inculquer, à travers cette langue, l'esprit d'entreprenariat chez les élèves. «Par le biais de cette conférence que nous espérons organiser chaque année, les enseignants sont formés aussi pour développer, à travers la langue anglaise, l'esprit critique et les compétences chez les élèves ou ce qu'on appelle l'approche par compétences. Par ailleurs, la maîtrise de cette langue en Algérie incitera les opérateurs économiques britanniques à investir davantage dans ce pays. Ce qui contribuera à enrichir le marché de l'emploi», indique-t-elle. Par ailleurs, cette formation, qui touche un nombre important d'enseignants et encore plus d'élèves de différents wilayas du pays, encouragera l'émergence de futurs jeunes entrepreneurs algériens capables de faire face et de se faire une place dans l'économie mondiale. «L'anglais, c'est la langue de l'économie prédominante. Les opérateurs économiques dans le monde n'ont d'autre choix que d'apprendre cette langue. D'autant plus qu'aujourd'hui, l'anglais n'appartient plus qu'aux Anglais et aux Américains. Les Chinois par exemple, ainsi que les Espagnols, se sont appropriés cette langue. Selon les statistiques, d'ici à 2030, 90% de la population non anglophone dans le monde s'exprimera en anglais», fait-elle savoir. Dans le même sillage, elle rappellera les projets lancés par le British Council en matière d'enseignement d'anglais, dont celui de la formation de 1000 enseignants en partenariat avec le ministère de l'Education nationale (1068 enseignants ont été déjà formés dans ce contexte), et le jumelage entre les établissements scolaires algériens et anglais, en collaboration également avec le ministère de l'Education nationale.