C'est un véritable enfer qu'a vécu samedi soir le trio arbitral international algérien, Bichari-Benarous-Meknous ainsi que le 4e arbitre Houasnia, au Cairo Stadium où ils avaient officié la manche retour des 16e de finale de la ligue des champions d'Afrique entre le Zamalek et le Club Africain. En effet, on jouait le temps additionnel lorsque des milliers de supporters du Zamalek ont envahi la pelouse pour s'attaquer à l'arbitre qui venait de refuser un but, synonyme de qualification pour le club égyptien pourtant en nette position de hors jeu, comme le montrent les images TV. A ce moment là, le score était de deux buts à un en faveur des locaux, alors qu'à l'aller, le Club Africain s'était imposé par 4 buts à 2. Heureusement pour Bichari et ses deux assistants, ils ont échappé au pire grâce à la protection du service d'ordre, bien que dépassé face à une situation de désordre totale. Quant au 4e arbitre Houasnia, il s'en est sorti avec de légères blessures. Même les joueurs et membres du club tunisien n'ont pas échappé à la folie des supporters égyptiens. Certains d'entre eux ont été lâchement agressés. Il s'agit, selon l'agence de presse tunisienne TAP, de Aymen Soltani, Seïfeddine Akremi et Wissem Yahya. Les autres ne doivent leur salut qu'après une fuite rapide vers les vestiaires. La furie du public zamalkaoui ne s'est pas arrêtée là puisqu'il est allé jusqu'à détruire les installations du stade comme les panneaux publicitaires et les bancs de remplaçants. Contacté hier par nos soins, alors qu'il venait tout juste de regagner le pays en fin de matinée, Mohamed Bichari a tenu à rassurer « Nous sommes rentrés à Alger sains et saufs. Nous ne sommes pas près d'oublier ce qui s'est passé samedi soir au Caire. Cependant, je tiens à rassurer tout le monde que nous n'avons rien de grave », dira-t-il et d'ajouter : « Je ne comprends pas l'attitude du public égyptien. Pourtant, tout le monde a vu que le 3e but inscrit par le Zamalek était en nette position de hors jeu. Les images TV le prouvent. J'estime en toute modestie que mes deux assistants et moi avions réalisé une bonne prestation. Nous avons honoré l'arbitrage algérien. En tout cas, nous avons la conscience tranquille .» Ironie du sort, ce sont les incorrigibles jumeaux du staff technique du Zamalek, Hossam et Ibrahim Hassan, ceux-là mêmes qui avaient semé la zizanie au stade de l'Unité maghrébine de Bejaia en décembre 2008 alors qu'ils drivaient Al Nady Al Misry qui seraient encore une fois à l'origine de ces dérapages. Les frères Hassan avaient appelé avant le match les supporters du Zamalek à venir en masse et à user de tous les moyens pour « effrayer les Tunisiens ». Désormais, on peut dire que leur appel a été largement suivi. En attendant, le plus grand perdant dans cette affaire est sans aucun doute le club égyptien qui se voit ainsi exposé à de lourdes sanctions de la part de la CAF pouvant aller jusqu'à une suspension de toute compétition continentale, pour une durée de deux années.