Jusqu'à la dernière minute, les organisateurs et les éditeurs ont espéré un engouement de la part de la population de Bouira envers le Salon national du livre et du multimédia amazighs, clôturé hier, dans sa septième édition. «La population de Bouira n'a pas été au rendez-vous et nous ne comprenons vraiment pas pourquoi. Peut-être que la période choisie ne s'y prête pas ou peut-être que les élèves et les étudiants, les premiers concernés par ce Salon, sont-ils mobilisés par la préparation des examens. Il se peut aussi que l'emplacement du Salon ne soit pas adéquat ou tout simplement que la population ne soit pas versée dans le livre. Après tout, ils étaient très nombreux au spectacle de la comédie musicale du Théâtre régional de Béjaia, dans la soirée de lundi dernier. Un public que ne nous n'avions pas du tout aperçu du côté des maisons d'édition», estime Si Lhachemi Assad, chargé de la promotion culturelle au Haut commissariat à l'amazighité (HCA). Par ailleurs, confie-t-il, les services locaux, la maison de la Culture notamment, n'ont pas vraiment joué le jeu. «L'an dernier, le HCA a pris en charge un énorme effectif pour s'occuper de l'animation. D'où d'ailleurs le succès de l'édition précédente. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de le faire chaque année et lors de cette dernière édition, nous avions espéré que les services locaux soient impliqués davantage pour prendre en charge une animation susceptible d'attirer le public. Hélas, cela ne s'est pas fait», déplore-t-il. Pour notre part, poursuit-il, nous avons maintenu notre programmation et même si nous n'avons pas réussi à attirer grand monde, nous avons au moins gagné un nouveau partenaire, l'ENAG. «L'an prochain, nous espérons avoir le soutien de l'OPU. Notre objectif est de gagner à chaque fois de nouveaux partenaires publics pour la promotion de la culture amazighe», assure-t-il en relevant que, pour la prochaine édition, le Salon national du livre et du multimédia amazighs sera reconduit à Bouira mais avec des conditions. «Nous avons certes le soutien du wali mais il nous faut absolument l'implication des services de la culture et de l'éducation de Bouira. Nous voudrions également que le Salon soit transféré en dehors de l'esplanade, dans un autre lieu pour aller au cœur du citoyen. Il nous faut absolument également la collaboration des médias lourds et publicitaires. Car le manque d'engouement est peut-être dû aussi au manque d'information et de communication. Bref, si le Salon est reconduit à Bouira, il le sera sous une autre forme. La pérennité du Salon dans cette région en dépend», conclut-il.