Photo : Makine F. «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye». «Nous espérons voir le Conseil de sécurité décider un mécanisme de surveillance et de contrôle des droits de l'homme au Sahara Occidental», déclare Abdelkader Taleb Omar, le Premier ministre sahraoui, en marge du 6e congrès de l'Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) qui a clôturé ses travaux hier à Aousserd. Cet appel, le énième du genre, sera-t-il entendu vendredi prochain par l'instance onusienne lors de sa réunion pour proroger le mandat de la Minurso, mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental? Peu probable. Tout comme l'adoption d'une résolution pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination promis aux Sahraouis par l'ONU en 1991 selon lequel «le peuple du Sahara Occidental choisira, librement et démocratiquement, entre l'indépendance et l'intégration au Maroc». Fait nouveau, les responsables sahraouis souhaitent cette fois voir le Conseil de sécurité renouveler le mandat de la Minurso pour six mois seulement et non pour une année, comme il est d'usage depuis la création de ce mécanisme onusien. Le prochain congrès du Polisario pourrait opter pour le recours à l'action armée. En attendant ce congrès, les Quinze discutent sur la possibilité de confier au Haut commissariat pour les réfugiés installé à Genève la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental. Raison de cette réponse «honteuse» : la France, la patrie des droits de l'homme et dont l'engagement pour la défense des droits de l'homme dans le monde et des «révoltes arabes» est connu, s'oppose, dans la continuité de sa «relation privilégiée» avec le Palais royal, à tout élargissement de la Minurso. Même si de l'avis de tous les connaisseurs de ce vieux conflit, un changement de cap de la position française pourrait faire avancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, sous les auspices de Christopher Ross et enlever à la Minurso sa singularité : celle de la seule mission de maintien de la paix de l'ONU à ne pas avoir une composante «droits de l'Homme» dans son mandat. Omar Mansour, le représentant du Front Polisario en France, appelle Paris à revoir sa position comme elle l'a revue lors de la «révolution du Jasmin» en Tunisie. «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye, au nom des droits de l'homme, mais d'exercer une pression sur la monarchie marocaine afin de l'amener à respecter les droits de l'homme bafoués dans les territoires occupés», dit-il.