Photo : Fouad S. Comme le MSP avant lui, le FLN par la voix de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, appelle à la création d'un organisme d'éthique chargé de réguler le secteur de l'information en assurant une totale liberté d'expression. «Après la révision de la loi de l'information, une autorité de régulation du secteur des médias et de la presse sera désignée. D'autant plus que nous assistons aujourd'hui à deux sortes d'informations. Celle qui est guidée par les gains, donc soutenue par la publicité, et celle qui s'inspire de principes et d'éthique mais qui ne bénéficie, hélas, d'aucun soutien, et par conséquent, ne se fait pas entendre», estime le SG du FLN, jeudi dernier dans une conférence sur la presse et les médias. Il ajoutera que les réformes politiques, économiques et sociales devront d'abord passer par les réformes dans le secteur de l'information et de la communication. Dans le même contexte, l'universitaire Belkacem Ahcen Djaballah a rappelé que l'appel à la création d'un organisme de régulation n'est pas nouveau puisque, dans les années 80, un conseil consultatif de l'information devait être créé. «Les textes étaient même préparés avant que le projet ne soit annulé sans explication», déplore-t-il en estimant que l'annulation de ce conseil et le transfert de toutes les prérogatives du secteur au ministère de la Communication sont contre l'éthique. Par ailleurs, toujours en matière de réformes, Mohamed Laagab, chargé de l'information et de la communication au FLN, indique que les réformateurs doivent prendre en considération la révolution numérique en matière de communication. «Le net a contribué largement à la chute de Ben Ali et de Moubarak ainsi qu'au déclenchement des révoltions dans le monde arabe. Actuellement, deux milliards d'internautes sont recensés dans le monde et selon les experts, quand 10% de la population communiquent entre eux, les dictateurs ne peuvent pas contrôler la population», dit-il. En Algérie, poursuit-il, 6 millions d'Algériens sont connectés à Internet, 1,5 million inscrits à Facebook et 32 millions utilisent le téléphone portable. «Ce qui fait de nous des citoyens numériques. Une population qui est, sans le vouloir, en compétition avec la presse classique. Car aujourd'hui, les médias diffusent aussi des images et des vidéos prises par de simples citoyens. Au fait, le quatrième pouvoir, ce n'est plus la presse mais le citoyen numérique qui arrive à porter sa voix sans passer par des intermédiaires. De plus, les experts disent que plus les populations sont opprimées, plus elles se créent des espaces numériques, les blocs personnalisés notamment, pour s'exprimer. En outre, l'incapacité des gouvernements à répondre aux besoins numériques des populations favorise l'émergence des révolutions via le numérique», conclut-il