Le deuxième sommet Afrique-Amérique du Sud (ASA), qui s'est ouvert hier à l'île de Margarita, au Venezuela, est loin de passer inaperçu. Des dirigeants africains les plus influents du continent noir, dont le président Bouteflika, ont fait le déplacement pour rencontrer leurs homologues sud-américains et assister à cette rencontre axée, selon le ministère de la Communication et de l'Information du Venezuela, sur le «rapprochement stratégique» entre les deux régions, la crise énergétique, la sécurité alimentaire ou encore la crise financière. Pour l'Algérie, ce sommet reflète le poids des pays du Sud au niveau international sur les plans politique et économique, comme l'a souligné à New York, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Pour le chef de la diplomatie, des changements sont survenus dans les relations entre les pays du Sud du fait du poids de ces pays sur le plan international qui ne cesse, a-t-il dit, de prendre de l'ampleur. Durant cette rencontre, Hugo Chavez, le président vénézuélien, devrait présenter plusieurs propositions, notamment la création d'une banque pour l'Amérique Latine et l'Afrique ainsi que l'application d'une monnaie unifiée pour les échanges commerciaux Sud-Sud. «Nous sommes d'accord sur le fait que ce sommet ne doit pas être simplement un sommet de plus. Ce sera un sommet fructueux, pas seulement des discours et une déclaration finale qui passe inaperçue. Nous œuvrons à l'intégration de l'Amérique du Sud et de l'Afrique», avait lancé début septembre Hugo Chavez lors d'une visite à Tripoli. Des propos qui en disent long sur l'impulsion que comptent donner les dirigeant aux relations Sud-Sud. Il faut dire que le champ ouvert à l'essor de la coopération et des échanges entre les deux régions est vaste : agriculture, santé, médicaments, énergie, mines, éducation, tourisme. Des sujets plus délicats figureront à l'ordre du jour de la réunion, notamment le trafic de drogue. Un point que l'Union africaine a imposé du fait que l'Afrique de l'Ouest soit devenue une plaque tournante sur la route de la drogue vers l'Europe. Même si les prises de cocaïne en Afrique de l'Ouest restent marginales à l'échelle mondiale, elles ont été multipliées par sept en dix ans, pour atteindre un total de 5,5 tonnes en 2007, selon le Bureau des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC). Dans cet esprit, les Africains souhaitent une coopération plus fructueuse ntre les forces de sécurité et les services de renseignement des pays d'Amérique latine et d'Afrique occidentale dans la lutte contre le trafic de cocaïne. Pour revenir au sommet ASA, dont la première édition s'est déroulée en 2006 à Abuja (Nigeria), les objectifs sont de «combler les brèches et les divergences qui se sont développées historiquement entre les deux continents».