La Ville Sainte, abritant la mosquée d'el Qods, le Rocher du Dôme et jouxtant le Mont du Temple, est en colère. De nouveau, elle est la cible d'une nouvelle provocation, comparable à la visite de Sharon effectuée en 2000 qui allait déclenché la seconde intifadha. L'attaque préméditée prête en fait à toutes les manipulations et aux manœuvres dilatoires pour dérouter le processus de relance des négociations remis sur de nouveaux rails. Et d'un, la poudrière, prête à l'embrasement généralisée, participe d'une volonté immuable de judaïsation incompatible avec le statut universel de la Ville Sainte aux vertus de tolérance religieuse jamais démenties. A grand renfort de symboles outrageusement pervertis et faussement présentés en opération touristique apparentée à quelques «Français non-juifs» (appréciez la précision identitaire), la bravade de Yom Kippour, dédié à «l'expiation» et au pardon pour «la prise de conscience de l'élévation de la conscience», s'interprète comme une conjuration des alliés, clairement affirmée en cette période de fête musulmane. Le «grand ami» d'Israél, caressant le rêve fou de reprendre à son compte les faveurs du blairisme décadent, reflète le choix d'une stratégie vivement dénoncée par une catégorie de l'intelligentsia française éveillée aux conséquences désastreuses de l'alignement inconditionnel de la France sarkozienne et de l'emprise du lobby juif représentant 1/6e de la population française. La dernière victime de la censure est précisément Paul Eric Blanrue, un éminent collaborateur de la revue «Historia» contraint de se faire éditer en Belgique son récent ouvrage «Sarkozy, Israël et les juifs» dans lequel il dénonce la stratégie incompatible avec les intérêts nationaux français et les risques qu'elle fait peser sur la stabilité et la sécurité internes. C'est un livre réquisitoire qui montre les liens et les réseaux pro-israéliens dûment identifiés à travers un listing complet des principales personnalités, tout en réfutant une assimilation entre le judaïsme et le sionisme de la «pensée unique» au pays des doits de l'homme et de la liberté d'expression. Cette réalité omniprésente et hégémonique qualifie l'Amérique aux ordres de son protégé, surarmé, financièrement soutenu et doté d'un statut de total impunité en véritable «Etat hors la loi». Adossée à la centaine de résolutions du Conseil de sécurité souverainement ignorée, le seul Etat au monde révélé par une résolution de l'ONU peut de ce fait s'exercer à se mission historique de domination coloniale dans la région qui trouve son point culminant dans le néo-apartheid coupable de «crimes de guerre» et, peut-être, dit le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone, de «crimes contre l'humanité». A l'heure de l'extrémisme politico-religieux au pouvoir, les ultras de Tel Aviv opposent un niet catégorique au projet de relance de la paix du démocrate Obama renvoyé à ses chères études. Ni Mittchel «aux mains vides» ni les sollicitations de la tripartite de New York, improvisée 4 jours après (le 22 septembre) n'ont réussi à déclencher les mécanismes d'un processus désormais «dénué de sens», en l'absence de progrès sur la question du gel des colonies, en attendant les discussions finales sur la délimitation des frontières, le retour des réfugiés et le statut de Jérusalem. Qui osera défier Israël appelé à une normalisation avec la légalité et la communauté internationale ? On comprend donc la sempiternelle «extrême colère» de la Ligue arabe impuissante et du fantomatique Comité d'el Qods affairé à d'autres sales besognes. Ce siècle de la décadence arabe dicte la dure loi du silence des faibles.