Décalée au mois de juin, du 17 au 23, la neuvième édition du Festival international Dimajazz sera plus attrayante que jamais, vu le programme concocté par l'Association Lima. En se positionnant comme une manifestation accessible à tout le monde, le Dimajazz saura séduire petits et grands, initiés au jazz ou simplement public amateur. Cette année particulièrement, à l'affiche il y aura du lourd, des musiciens de renommée internationale de jazz bien sûr mais également une surprise de taille : la participation pour la première fois en Algérie d'une grande star du blues, de la soul et du funk en l'occurrence, le Nigérian-Britannique Keziah Jones. Le meilleur pour la fin comme le veut désormais la tradition à Dimajazz, la clôture sera donc assurée par un artiste qui n'est plus à présenter. Avec neuf éditions à son actif, le festival sera encore une fois placé sous le signe de la convivialité et de la culture liée au jazz et à la World Music. Cheik Tidiane Seck, pilier de la musique africaine originaire de Bamako et ayant longtemps vécu à Paris, ce personnage étonnant inaugurera le festival avec à ses côtés Paco Sery. Le lendemain, le public savourera la musique de la formation espagnole Quartessence qui s'est risquée depuis une vingtaine d'années, dans un genre assez difficile le flamenco jazz. Changement d'ambiance en deuxième partie du spectacle, l'italienne Andrea Celeste et son groupe composé uniquement d'un pianiste, d'un contrebassiste et d'un batteur, envoûtera la scène du palais dans la pure tradition d'un piano-bar. Cette année encore, le genre fusion synonyme de métissage aura droit à sa soirée, le 19 juin, deux formations méditerranéennes : Hijazz qui concilie parfaitement la tradition nord africaine et le jazz, et Amar Sundy un franco-algérien, amoureux du désert et du blues. On le sait, au fil des années, la manifestation s'est installée durablement dans le paysage culturel de la ville et chaque année, elle apporte avec elle sa french-touch. Cette fois-ci, ce sont pas moins de trois groupes français qui se succéderont sur la scène de Malek-Haddad, Marc Ducret d'abord, un infatigable guitariste connu dans la scène jazz avant-gardiste et ayant remporté plusieurs prix, Keltic Tales, une association de musique américaine entre jazzet rock conduit par deux musiciens de renommée Gildas Boclé à la contrebasse, Jean-Baptiste Boclé à l'orgue Hammond.Enfin, un tout autre genre sera au menu le 22 juin, on aura une soirée poétique avec la jeune formation Fada qui fait du Slam sur des airs jazz. Fada sera en première partie, de redoutables américains de Boney Fields & The bone's Project qui reviennent à Constantine après leur passage en 2008 et qui ont fait beaucoup de bruit. Tout le monde garde en mémoire l'extraordinaire ambiance créée au TRC. La dernière soirée sera certainement la meilleure, avec Nadir Laghrib jeune Bônois, fan de Nirvana et qui dit-on, a inventé un nouveau genre le «Chaâbi-grunge», puis l'artiste que tout le monde attend : le légendaire Keziah Jones. Outre, le fait que le festival a été délocalisé au palais Malek Haddad, plus aéré et plus spacieux (pouvant accueillir jusqu'à 650 places), l'autre nouveauté de Dimajazz 2011, est la tenue d'un petit festival appelé «Off» qui comme son nom l'indique, se tiendra en dehors de la scène principale, plus exactement à l'esplanade du palais. Car si la notoriété du Festival s'est constituée avec de grands noms du jazz qui ont foulé la scène du TRC ou du palais de culture, il était important pour les organisateurs de valoriser les formations locales. Une idée originale qui permettra aux formations locales venues d'Alger, de Béjaia, de Skikda, d'Oran et de Constantine de se mettre en évidence. Programmé l'après-midi, ces concerts gratuits chaufferont le public avant les soirées. Cette scène Off portera le nom d'Aziz Djemmam, alors que les Masters class de cette édition seront dédiés à Adel Merrouche. L'association Lima a ainsi voulu rendre hommage à deux de ses membres, décédés il y a quelques années. Seul bémol sera peut être, celui de l'acoustique. Même si de leur côté les membres de Lima nous ont assuré que le problème sera pris en charge une semaine à l'avance, il est à noter que les organisateurs du festival Dz World Music ont eu toute les peines du monde à régler les sonorisations dans la salle de spectacle du palais Malek-Haddad.