Le personnel de l'Institut Pasteur d'Alger (IPA) observe depuis hier une grève illimitée. Il revendique l'augmentation des salaires, l'instauration des primes de contagion et de sécurité et le reclassement. « A chaque fois que nous sollicitons une réunion avec le directeur général, il nous fuit prétextant que nous sommes bien rémunérés et qu'on a pas de quoi nous plaindre », souligne la responsable de la section syndicale de l'IPA. En outre, les travailleurs, qui se sont rassemblés en face du siège à Dély Ibrahim, se disent outrés par les agissements de leur directeur. Selon eux, près de 130 nouvelles recrues ont été engagées et classées directement à l'échelle 17 alors que les plus anciens avec plus de 20 ans d'expérience sont encore classés à la 8. « C'est une injustice », estime l'ensemble du personnel.Pour sa part, un membre du comité de participation de l'IPA a signalé que la direction a menacé les grévistes d'une sanction de vingt jours de mise à pied suite à leur action. Ce responsable ne manquera pas de dénoncer le fait que l'Institut fonctionne sans organigramme et sans médecine du travail depuis 2002. Autres griefs : les conditions de travail. « Comment voulez-vous qu'on travaille convenablement alors que l'on enregistre l'absence de réactif depuis plus de cinq ans ? », s'interroge M. Maghni, un employé. « Les commandes envoyées depuis plus d'une année n'ont pas été honorées et ceux existants sont périmés », a-t-il dénoncé. Selon le personnel, le conseil d'administration qui a siégé il y a quelque temps a conclu que l'entreprise est en mesure d'augmenter les salaires et d'améliorer les conditions de travail du personnel.