Photo : Makine F. Les premières assises nationales de l'Urbanisme, tenues, ces deux derniers jours, au Palais des nations à Alger, ont pris fin,hier, avec une série de recommandations émises au termes des travaux des quatre ateliers thématiques mis sur pied. Il s'agit d'un schéma directeur sous forme de «charte de l'urbanisme» pour reprendre l'expression des organisateurs, à même d'asseoir les jalons d'une nouvelle politique urbanistique au pays. L'adaptation de la réglementation, la cohérence urbaine comme outil de la qualité du cadre bâti, la régénération urbaine comme outil de revitalisation des fonctions et, en dernier lieu, l'aménagement rural intégré, sont, en effet, les thématiques ayant constitué le gros des travaux des ateliers.Mme Ben Abbas Samia, architecte urbaniste, qui dirigeait les travaux de l'atelier de la régénération urbaine, a formulé une batterie de propositions, résultat d'une concertation de plus de 100 spécialistes qui se sont penchés sur le thème. Elle espère une révision et requalification des espaces publics «avec une approche réelle», a-t-elle suggéré, mais aussi et surtout la restitution des espaces bâtis. Pour un suivi rigoureux de cet aspect, l'intervenante propose la création d'une agence nationale pour la régénération urbaine. Elle préconise aussi de s'intéresser plus à la formation «spécifique» et l'information «en vue de capitaliser les expériences». Pour la cohérence urbaine, il est proposé la réhabilitation de l'intercommunalité, la contractualisation entre différents intervenants et la formation de médiateurs. L'application des lois régissant le domaine de l'urbanisme, l'élaboration des plans d'occupation de sol (POS), la réhabilitation du vieux bâti (ksour, haouchs, anciennes fermes) et l'utilisation des matériaux locaux existant, sont les principales recommandations formulées par l'atelier lié à l'aménagement rural pendant que celui de l'adaptation de la réglementation plaide pour la réglementation de la typologie des constructions, la préservation des terres à haute valeur agricole, le respect de délais de délivrance des actes d'urbanisme ainsi que l'organisation des rencontres pour fédérer les spécialistes. Ce dernier atelier espère également redynamiser le rôle des comités d'urbanisme et mettre en place une police communale pour renforcer le contrôle. Présent à la présentation des différentes recommandations, le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Noureddine Moussa, a affiché son adhésion avec toutefois cette remarque : «Il faut définir les priorités selon les délais», a-t-il estimé reconnaissant dans la foulée que «le processus est complexe et nous devons être patients». «Comment mettre en place tout ce qui vient d'être proposé ?», s'est-il interrogé. Il déplore, à cet égard, la communication qui fait défaut dans le secteur tout en soulignant que nous avons un sérieux problème de communication. «J'ai entendu tout au long de cette rencontre des opérateurs de l'urbanisme solliciter le gouvernement pour la mise en place de dispositifs déjà existant». Dans le même aspect communicatif, Noureddine Moussa insiste sur le rôle «important» des médias locaux pour faire avancer, dit-il, la politique du renouveau de l'Urbanisme.