Pour faire face à «l'affreuse» apparition des attaques terroristes, Goodluck Jonathan déploie des troupes supplémentaires. Le Nigeria serait-il inscrit sur les tablettes d'Al Qaida, comme un futur sanctuaire du terrorisme ? Donnée pour décimée en 2009 après son insurrection meurtrière contre les commissariats, les églises et débits de boissons qui lui a coûté la mort d'au moins 300 de ses éléments, Boko Haram, une secte dont le nom signifie en langue haoussa «l'éducation occidentale est un péché», reprend pied depuis fin mai et recrute à tour de bras des «djihadistes» étrangers, notamment des Somaliens, des Nigériens et des Soudanais. Pas un jour ne se passe sans que ces terroristes qui se réclament des taliban afghans commettent un attentat. Lundi, soit cinq jours après la première attaque suicide contre le QG de la police à Abuja, la capitale, qui a fait au moins deux morts, un poste de police et une banque de Kankara (Etat de Katsina, nord), ont été la cible d'attaques simultanées menée par deux groupes armés de pistolets, de fusil d'assaut AK-47 et de bombes. Bilan: sept morts dont cinq policiers, libération des détenus et disparition dans la nature avec l'argent de la banque et les armes des policiers. Cet acte terroriste, le énième d'une longue série qui montre que l'élargissement du périmètre des activités de Boko Haram est commis avec le même mode opératoire que les précédents et avait les mêmes cibles dans les Etats du Nord (Katsina, Kaduna, Borno, Bauchi) où la charia est pourtant appliquée : les policiers, les militaires et parfois les joueurs de cartes, les consommateurs de boissons alcoolisées et les religieux s'opposent à leur doctrine. Pour faire face à «l'affreuse» apparition des attaques terroristes, Goodluck Jonathan, déploie des troupes supplémentaires. Notamment à Borno, un Etat frontalier avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. Est-ce suffisant ? Pas sûr. Le pays le plus peuplé d'Afrique doit faire face aussi aux activistes du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger qui promet de reprendre ses attaques contre les plates-formes pétrolières pour protester contre la poursuite du déploiement de troupes dans la région pétrolifère et les frappes occidentales sur la Libye. Shell, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise a opté juste après cette menace pour la clause de force majeure pour juin courant et juillet prochain.