La secte nigériane Boko Haram aurait été formée par le Gspc-Al Qaîda, soutenait hier un quotidien nigerian. Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) ne cesse d'étendre ses tentacules au niveau de la vaste bande sahélo-saharienne. Les membres composant le groupe nigérian Boko Haram - qui se réclame des taliban afghans, dont le chef présumé, Mohamed Yusuf, a été tué lors de l'offensive militaire en début de semaine sur Maiduguri, capitale de l'Etat de Bauchi - auraient été formés en Algérie au cours des trois dernières années avant de frapper au nord du Nigeria selon le quotidien nigérian The Nation. Ainsi, après avoir investi la zone s'étalant du Sud algérien en passant par le Nord du Mali, la Mauritanie et le Niger, Al Qaîda semble s'être étendue jusqu'au Nigeria. Les affrontements dans le Nord du Nigeria entre l'armée et les islamistes radicaux avaient fait au moins 600 morts. Le mode opératoire est le même partout où des ramifications ont été créées souligne cette source: les violences dans le Nord du Nigeria avaient éclaté récemment, lorsque des islamistes de la secte «taliban», appelée en langue haoussa «boko haram» (l'éducation occidentale est un pêché), ont tenté d'attaquer des postes de police dans l'Etat de Bauchi. Elles se sont ensuite propagées dans la région, touchant quatre autres Etats du Nord: Bauchi, Borno, Kano et Yobe. Selon un expert occidental du renseignement, toutes ces attaques étaient «coordonnées». Le quotidien The Nation indique par ailleurs que le Service de sécurité de l'Etat, (SSS), connaissait depuis 2006 l'existence de «Boko Haram» l'ayant catalogué comme étant un «groupe religieux meurtrier» présentant un rapport complet à la présidence en 2007. La vérité est que la secte Boko Haram n'a été découverte qu'au cours des deux dernières années. L'une des conclusions des Services de renseignements nigérians (SSS), citant une source non identifiée, est le fait que plusieurs membres de la secte «Boko Haram» auraient été formés et entraînés en Algérie. «Ils ont un lien avec le Gspc-Al-Qaîda, basé aux confins des frontières entre l'Algérie, le Mali et le Niger. Un certain Barnawi Khalid, un Algérien (?) est identifié comme le "sponsor" de cette secte». Selon la même source, «le premier groupe de recrues a été formé en 2006 par le Gspc. En fait, un neveu d'un ancien gouverneur d'un Etat du Nord-Est a été profondément impliqué dans la coordination de la secte. De même, un ancien président du gouvernement local au Niger est également impliqué avec l'un des dirigeants de la secte» soutient le quotidien nigérian. Malgré le fait que tous les rapports concernant la secte aient été remis aux services de sécurité du Nigeria, il n'y eut pas d'action probante contre ce groupe terroriste. Le directeur général de l'Agence de renseignement nigerian, SSS, a expressément souligné, par ailleurs, que les conclusions sur «les menaces» que font peser sur la sécurité de l'Etat les membres de la secte, «ont été ignorées». Dans ce contexte, des sources proches du dossier ont indiqué qu'un sommet régional sur l'insécurité dans la région du Sahel doit se tenir prochainement au Niger. Cette conférence sous-régionale, qui devait se tenir au Mali, a été plusieurs fois reportée, rappelle-t-on. Ce sommet doit réunir les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de l'Algérie, de la Libye et du Tchad.