Photo : Fouad S. Le MSP réunira son conseil constitutionnel, instance suprême du parti, le 15 juillet prochain. A l'ordre du jour, un point essentiel : le retrait ou non du parti de Aboudjerra Soltani de l'alliance présidentielle. Est-il possible d'assister à un tel revirement spectaculaire au plan politique ? Pour l'heure, la question n'est pas encore tranchée, mais compte tenu des récentes déclarations du leader du MSP, l'éventualité a de fortes chances de prendre forme, étant donné que M. Soltani a crûment avancé que cette entité politique triptyque n'a plus de raison d'être telle qu'elle est conçue actuellement. Selon lui, elle a besoin de promotion en fonction des nouvelles donnes politiques actuelles. Pis encore, Soltani a laissé entendre que sa formation «s'est rallié au président de la République et non au FLN ou au RND». Une manière de dire que l'union a pour toile de fond un programme présidentiel sur lequel se sont entendues les trois parties. Au-delà des principes transcrits dans le document fondateur, chaque parti est libre de défendre les causes qui lui conviennent en fonction de la ligne directrice de son programme politique. Soltani n'y va pas avec le dos de la cuillère pour dire «qu'en sept ans de pratique, beaucoup de choses ont changé, mais malheureusement l'alliance présidentielle est restée la même». Pour lui, tous les objectifs que s'est assignés cette union politique ont été atteints. Alors, a-t-il affirmé sans ambages, «il faut développer ce projet ou sinon il n'a plus raison d'être». Le président du MSP va plus loin pour dire que cette alliance est dépassée par le temps et devrait même être suspendue, le temps de réfléchir sur d'autres missions à lui confier. «Le retrait ou non du MSP de la coalition présidentielle sera tranché lors de cette réunion du conseil consultatif», a indiqué Mohamed Djoumâa, chargé de communication du parti. Il faut savoir, cependant, que des voix de la même formation se disent contre ce choix, ou du moins elles estiment qu'il faut attendre les élections de 2012 pour décider de cette option. L'impérative promotion de l'Alliance en un véritable partenariat politique serait le credo de Soltani et la première condition exposée à ses partenaires. De leur côté, les deux autres membres de l'alliance se refusent tous les deux de s'exprimer sur cette question dont les contours sont encore méconnus. Kassa Aissi, membre du bureau politique en charge de la communication se contente de dire «que chacun est responsable de ses déclarations et de ses actes». Miloud Chorfi, porte-parole du RND indique pour sa part que l'alliance présidentielle se porte bien actuellement, et anticiper cette question de retrait pourrait induire des retombées négatives. «Aucune information sur ce sujet n'a été divulguée», a-t-il dit en confirmant le fonctionnement normale de cette entité politique pour le moment.