Le sort des redresseurs du FLN sera connu lors de la session extraordinaire de son Comité central prévu pour les 30 et 31 juillet prochain. C'est ce qu'a affirmé, hier, Abdelaziz Belkhadem, SG de l'instance exécutive de la première force politique du pays dans son intervention à l'occasion de la réunion des cadres des mouhafadate du centre tenue au siège de l'UGTA. La situation se corse, semble-t-il, puisque les contestataires se sont massés devant la centrale syndicale pour réclamer cette fois-ci le départ de Belkhadem. Une exigence que ce dernier se dit prêt à affronter. « Soumettez cette revendication au comité central et il tranchera », lance-t-il avant de décocher des flèches à ses frères ennemis. «Militantisme, conscience politique dites-vous ? Vous avez quitté vos postes de dirigeant pour sortir dans la rue comme des intrus. Dieu merci, ce n'est pas toute la base qui est comme vous », lâche-t-il avant de faire savoir qu'il a rendu visite avant-hier à Saleh Guoudjil, l'un des redresseurs, pour lui demander de lui divulguer les noms qui sont incompatibles avec la composante du CC. « Il a répondu par la négative », indique le SG du FLN. Alors Belkhadem affirme qu'il refuse d'assumer de telles allégations infondées visant la déstabilisation du parti, au moment où il faudrait resserrer davantage les rangs à l'approche d'importante échéances électorales. Affirmant que le FLN ne connaît pas de crise, il certifie que cette guéguerre a commencé à l'issue du 9e congrès qui a donné la chance aux jeunes et aux femmes pour participer à la direction du parti. A l'adresse des redresseurs, il prévient que la patience a des limites, et que les instances légitimes du parti sont habilitées à régler les différends des uns et des autres. « Vous pouvez même retirer la confiance au SG par des élections à bulletin secret lors de la réunion du CC», les défie-t-il confiant. Abordant les réformes politiques préconisées par le président de la République, M. Belkhadem souligne que la réunion d'hier fait suite à deux autres rencontres tenues à l'est et l'ouest du pays, dont l'ordre du jour s'est articulé autour des propositions du FLN soumises à l'instance de consultations politiques. Au sujet de la question de la limitation des mandats, il fera savoir que le FLN n'a pas encore tranché cette question, non pas parce qu'il ne veut pas le faire, mais parce que ce point précis est étroitement lié à la nature du régime à choisir. Partant de la conviction que le FLN «constitue la colonne vertébrale du pays», le SG rappelle dans le détail les propositions du Front concernant l'amendement de la Constitution, du code électoral, des partis et celui de l'information. Il souligne que sa formation ne s'est pas encore prononcée sur le texte concernant les cas d'incompatibilité avec le mandat de l'élu et notamment la question de l'implication de « l'argent » dans le domaine politique. Au registre électoral, le SG du FLN indique à l'assistance que des groupes de travail ont été mis en place pour préparer les prochaines échéances électorales, le but étant de ne pas refaire les erreurs du passé en procédant à une évaluation globale tenant compte de la sociologie de l'élu dans chaque wilaya. Les résolutions de ces groupes seront aussi soumises à la session extraordinaire du comité central du 31 juillet, avant de mettre en place la commission nationale du parti de préparation des prochains scrutins. Parallèlement, le FLN poursuivra le renouvellement de ses structures et des « correctifs » seront apportés pour réguler la situation de certaines kasmas et mouhafadate, à condition d'avoir des motifs crédibles.