Le coup d'envoi de la cinquième édition du festival de la musique hawzi a été donné hier soir depuis le grand bassin, comme l'a indiqué la veille le commissariat du festival lors d'une conférence de presse tenue au CIP.Treize associations musicales de différentes régions du pays prennent part à cette manifestation culturelle, entre autres El Fen El Assyl, Ahbab Larbi Bensari, El Inchirah, Errachidi, etc. Cette édition verra également la participation de nombreux artistes parmi lesquels Ahmed Piro et Mohamed Medjdoub (Maroc), Zied Gharsa (Tunisie), Chafik Hadjaja, Noureddine Chaouli et Behidja Rahal. Les conférenciers ont rappelé dans leur intervention que Tlemcen demeure l'un des pôles importants de la tradition musicale, avec l'art de la nouba et celui du chant populaire du hawzi, et le hawfi. Un patrimoine qui a traversé des siècles grâce au dévouement des grands maîtres qui ont le mérite d'avoir conservé les chants. Cette édition sera également marquée par des expositions et conférences liées à cet art, puisque Tlemcen reste le berceau de la musique andalouse et les grands maîtres qui se sont succédé témoignent de cette richesse, notamment Abelkrim Dali, Lalla Tatma, Larbi Bensari … Aujourd'hui et grâce à l'institutionnalisation de ce festival, on vise davantage à assurer la relève par des associations, des chanteurs, qui veillent à la transmission et l'enseignement du patrimoine musical, et par là le hawzi. Notons que le hawzi désigne des pièces en vers dans la langue usuelle, celle des milieux populaires puis jetées dans un moule musical qui leur est propre. Le terme idiomatique de hawzi est donné à une production poétique particulière à Tlemcen. Au cours des sept siècles d'occupation arabe en Andalousie, Tlemcen constituait une ville stratégique pour les savants, les commerçants et les artistes qui, eux, se déplaçaient de Cordoue, de Grenade, de Séville ou d'autres villes andalouses vers le Maghreb étant à cette époque-là, une terre très accueillante pour les Arabes andalous qui y faisaient une halte. La musique qui venait de l'Andalousie n'était, en fin de compte, pas tellement ignorée par les Tlemcéniens de l'époque, puisque les relations entre Tlemcen et l''Andalousie étaient concrètes et effectives. Tlemcen a été, faut-il le rappeler, une cité très influente dans l'histoire culturelle et civilisationnelle de sa région, et même de toute l'Afrique du Nord.